La Bourse de New York évoluait en nette baisse mardi à la mi-séance, sous le coup des divisions persistantes entre les dirigeants européens, à la veille d'un sommet décisif pour la zone euro: le Dow Jones perdait 1,01% et le Nasdaq 1,14%.

Vers midi, le Dow Jones Industrial Average lâchait 112,39 points à 11.801,23 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 35,92 points à 2.663,52 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait 1,19% (14,94 points) à 1.239,25 points.

Lundi, Wall Street avait terminé à son plus haut depuis le 2 août, tirée à la hausse par de solides performances trimestrielles des entreprises américaines: le Dow Jones avait pris 0,89%, le Nasdaq 2,35% et le S&P 500 1,29%.

"Il semble que les questions européennes prennent encore le dessus pour les intervenants", a résumé Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com.

Alors que les investisseurs ont repris confiance depuis le début du mois dans la volonté des dirigeants de la zone euro à s'attaquer à la crise, leur optimisme a été tempéré par l'émergence de nouvelles divisions.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu'elle refusait que les Etats européens imposent une ligne d'action à la Banque centrale européenne (BCE). En l'état, le projet de communiqué final du sommet qui se tient à Bruxelles mercredi contient une phrase sur le maintien par l'institution de ses mesures exceptionnelles en faveur des banques et des Etats.

Une réunion préparatoire des ministres des Finances de l'Union européenne qui devait se tenir avant ce sommet a en outre été annulée, alimentant la nervosité du marché.

LIRE Europe: une réunion annulée pour les ministres des finances

"Le marché s'inquiète de plus en plus de la possibilité qu'il n'y ait pas d'accord en Europe. Des sources disent qu'il n'y a pas d'accord", a rapporté Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.

"Les statistiques économiques ne sont pas vraiment encourageantes non plus, mais elles sont reléguées au second plan par la situation en Europe", a-t-il ajouté.

Aux Etats-Unis, le moral des ménages a plongé de manière inattendue en octobre, l'indice de confiance du Conference Board retombant à son plus bas niveau depuis mars 2009.

Du côté des sociétés, le Dow Jones pâtissait de la chute du groupe diversifié 3M (-5,93% à 77,31 dollars). La société, qui fabrique des produits de grande consommation, a subi un recul de son bénéfice trimestriel, le contraignant à réviser à la baisse ses ambitions financières pour l'année.

Même le géant de la chimie DuPont, qui a revu à la hausse ses prévisions annuelles et souligné la forte croissance de ses ventes, était à peine stable (-0,03% à 46,08 dollars).

Hors de l'indice phare, les investisseurs faisaient la moue devant les résultats pourtant conformes aux attentes du groupe de logistiques UPS (-1,79% à 69,60 dollars) et de la compagnie aérienne Delta Air Lines (-4,72% à 8,48 dollars), dont le profit a moins progressé que prévu au troisième trimestre.

Le marché sanctionnait lourdement le loueur de vidéos par internet Netflix (-34,99% à 77,26 dollars), qui a perdu des abonnés et s'attend à des déficits.

Sur le front des fusions-acquisitions, le producteur de charbon Peabody Energy cédait 1,52% à 40,32 dollars. Le sidérurgiste européen ArcelorMittal va lui céder la totalité de sa participation dans leur société commune PEAMCoal, qui a pris le contrôle lundi du groupe minier australien Macarthur Coal.

La banque d'affaires Morgan Stanley (-2,16% à 16,78 dollars) va céder une activité de traitement de prêts hypothécaires, Saxon Mortgage Services, au spécialiste du secteur Ocwen Financial Corporation pour 59,3 millions de dollars.

Le groupe informatique IBM abandonnait 0,39% à 181,54 dollars, malgré le renforcement de son programme de rachat d'actions, augmenté de sept milliards de dollars.

Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,168% contre 2,234% lundi soir et celui à 30 ans à 3,204% contre 3,278% la veille.