Le TSX, un potentiel Nasdaq du Nord?


Édition du 23 Mai 2015

Le TSX, un potentiel Nasdaq du Nord?


Édition du 23 Mai 2015

[Photo: Shutterstock]

L'appel public à l'épargne de Shopify et de Stingray Digital, qui ont toutes deux dévoilé leurs prospectus ce printemps, pourrait marquer le début d'une nouvelle ère pour la Bourse de Toronto.

Alors que les ressources naturelles et l'énergie n'offrent plus les mêmes perspectives de croissance, les investisseurs canadiens semblent s'être découvert un appétit pour les titres technos. Un appétit auquel n'a pas manqué de contribuer la performance des sociétés technos, qui ont fait franchir au Nasdaq le cap historique des 5 000 points le 8 mai.

«L'appel public à l'épargne de Shopify, s'il est couronné de succès, pourrait inciter d'autres sociétés technos privées au Canada à devenir publiques», lance Chris Dulny, directeur de la pratique technologique de PwC. Selon lui, les investisseurs canadiens sont à la recherche d'une solution de remplacement au secteur des ressources naturelles. L'introduction en Bourse de Shopify servira en quelque sorte de test pour les autres entreprises technos, dit-il.

Même son de cloche du côté de Valérie Cecchini, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez Groupe Investors : «Il y a seulement neufs titres technos au TSX, alors qu'en 2002, il en avait 19, lance-t-elle. Alors, je pense qu'on est dû pour une vague de premiers appels publics à l'épargne de sociétés technos au Canada.»

Même si elle reconnaît l'importance de l'appel à l'épargne de Shopify, Valérie Cecchini souligne que l'introduction en Bourse de Kinaxis (KXS), en 2014, a déjà prouvé qu'il y avait un appétit pour les titres technos au Canada. L'éditeur de logiciels, dont l'émission s'élevait à 100 millions de dollars, a vu son titre s'apprécier de 119 % depuis son introduction en Bourse.

Des start-up devenues grandes

Parmi les sociétés technos susceptibles de marcher dans les traces de Shopify, Chris Dulny cite HootSuite, D2L (Desire2Learn) et Vision Critical. Les trois start-up ont en commun le fait d'avoir des revenus substantiels, mais aussi, de compter parmi leurs investisseurs Omers Ventures, le fonds en capital de risque mis sur pied en 2011 par OMERS, le fonds de pension des employés municipaux en Ontario.

À l'époque, le fonds de 180 M $ avait été présenté comme un acteur qui ferait preuve de plus de patience que ses concurrents, son principal bailleur de fonds étant un régime de retraite. Ainsi, voulait l'argument, les entreprises appuyées par le fonds auraient de meilleures chances de finir en Bourse, puisque leur investisseur serait moins pressé de réaliser un rendement à court terme en acceptant une offre d'achat.

À peine quatre ans plus tard, Omers Ventures a au moins quatre entreprises matures dans son portefeuille, dont une, Shopify, qui s'apprête à faire son entrée en Bourse. «Il y a un bassin de sociétés technos de qualité au Canada, qui ont eu accès à du financement plus facilement au courant des dernières années», lance Chris Dulny.

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