(Illustration: Camille Charbonneau)

Toronto — La Bourse de Toronto a légèrement baissé, vendredi, tandis que les marchés américains étaient également en recul, le jour où les deux pays ont dévoilé leurs données sur l’emploi.

Wall Street était en hausse plus tôt dans la journée avant de perdre pied en après-midi. L’indice élargi S&P 500 a retraité des sommets historiques de jeudi après que la coqueluche de l’intelligence artificielle Nvidia eut chuté de 5,6%

L’action de la société technologique a grimpé de près de 77% depuis le début de l’année. La séance de vendredi a été sa pire depuis mai.

Le très attendu rapport sur l’emploi aux États-Unis, publié vendredi, a été mitigé, avec plus d’emplois que prévu en février, mais le chômage a augmenté, même s’il reste à un plus creux historique.

«Il y a quelque chose pour tout le monde dans les données d’aujourd’hui», constate Steve Locke, directeur des placements pour les stratégies à revenu fixe et multi-actifs chez Placements Mackenzie.

Même si la création d’emploi a été plus élevée que prévu, certains détails offrent une lecture plus nuancée, explique M. Locke. Par exemple, le rapport américain a enregistré des révisions à la baisse pour le mois précédent.

Parallèlement, le Canada a également enregistré des gains d’emploi en février, grâce à l’emploi à temps plein, tandis que le taux de chômage a augmenté d’un dixième de point de pourcentage pour atteindre 5,8%.

Les marchés du travail sont restés plus solides que prévu malgré le resserrement monétaire, note M. Locke.

«Nous avons certainement constaté un certain ralentissement sur les marchés du travail au cours de l’année écoulée», a-t-il déclaré, mais la tendance n’est pas à la baisse de manière significative.

Les économistes s’attendent encore à quelques réductions des taux d’intérêt cette année, même si M. Locke pense que la Banque du Canada pourrait commencer à les réduire plus tôt que la Réserve fédérale américaine (Fed).

La Banque du Canada avance sur une ligne mince en raison de la sensibilité de l’économie canadienne aux taux d’intérêt, selon lui.

«Au Canada, nous pourrions constater que la sensibilité aux taux d’intérêt pèse sur la croissance un peu plus qu’aux États-Unis», avance le directeur des placements.

Les termes des prêts hypothécaires canadiens sont beaucoup plus courts, ce qui signifie que davantage de consommateurs ont refinancé ou refinanceront bientôt leur prêt hypothécaire à un taux nettement plus élevé.

De plus, le marché immobilier a également connu un élan lié à l’immigration et à d’autres facteurs qui ont accru l’écart entre l’offre et la demande, ajoute-t-il.

Quelques baisses de taux sont déjà intégrées dans la courbe des prêts hypothécaires, souligne M. Locke.

«Je pense que le simple fait de donner suite à cela ne créera pas nécessairement un autre sursaut du marché l’immobilier au Canada, mais le déséquilibre entre l’offre et la demande est certainement l’un des fondements de ce risque.»

Rosa Saba, La Presse Canadienne

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