(Illustration: Camille Charbonneau)

Toronto — Le principal indice boursier canadien a affiché des gains modestes mercredi après l’annonce de la Banque du Canada sur le taux directeur, tandis que les marchés américains ont également progressé, récupérant une partie des pertes de mardi.

Les responsables des banques centrales des deux côtés de la frontière ont évoqué mercredi la nécessité de faire preuve de prudence avant les réductions très attendues des taux d’intérêt.

La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 5%, une décision qui n’a surpris pratiquement personne, indique Kevin Burkett, gestionnaire de portefeuille chez Burkett Asset Management, à Victoria.

Cependant, il estime que le commentaire du gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, était plus belliciste que prévu, car le gouverneur a déclaré qu’il était encore trop tôt pour envisager de réduire le taux d’intérêt directeur.

«Comme l’inflation est encore près de 3% et que des pressions inflationnistes sous-jacentes persistent, le Conseil de direction est d’avis qu’il faut laisser aux taux plus élevés davantage de temps pour produire leurs effets», a affirmé M. Macklem.

Même si l’inflation recule et que l’économie globale s’est affaiblie plus que celle des États-Unis, le marché immobilier du Canada reste solide, soutient M. Burkett.

M. Macklem craint probablement que parler trop tôt de réductions de taux «ne stimule le marché immobilier canadien, qui n’a pas vraiment réagi comme on aurait pu le deviner, compte tenu de l’ampleur et de la nature rapide du barrage de hausses de taux», mentionne-t-il.

Pendant ce temps, le témoignage du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, devant le Congrès, semblait plus accommodant sur les réductions que celui de M. Macklem, évoque M. Burkett.

M. Powell a déclaré que la Fed avait besoin d’être davantage convaincue que l’inflation se rapprochait durablement de son objectif avant de commencer à réduire ses taux.

Malgré la vigueur de l’économie américaine par rapport à celle du Canada, M. Burkett croit que la Fed pourrait réduire ses taux avant son voisin du Nord en raison des différences dans son marché immobilier, où les durées des prêts hypothécaires sont nettement plus longues.

«Je pense qu’il y a plus de sensibilité sur notre marché immobilier parce que nous n’avons pas vu la même correction qu’aux États-Unis en 2008», explique-t-il.

Mercredi, de nouvelles données sur les offres d’emploi aux États-Unis ont été publiées, qui étaient relativement stables fin janvier par rapport au mois précédent. Le dernier rapport de la Fed sur les conditions économiques et commerciales a également été publié. Selon ce rapport, l’activité économique a légèrement augmenté depuis le début du mois de janvier, tandis que des signes d’assouplissement sont apparus sur le marché de l’emploi.

– Avec l’Associated Press

Rosa Saba, La Presse Canadienne

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