Bourse: la Chine et le pétrole font plonger les marchés

Publié le 20/08/2015 à 10:45, mis à jour le 20/08/2015 à 16:50

Bourse: la Chine et le pétrole font plonger les marchés

Publié le 20/08/2015 à 10:45, mis à jour le 20/08/2015 à 16:50

(Photo: Bloomberg)

Wall Street et Toronto ont terminé la séance de jeudi sur de fortes baisses, le Dow Jones perdant plus de 2% et tombant à son plus bas niveau de l'année dans la foulée d'inquiétudes mondiales sur la chute des cours de l'énergie et les perspectives chinoises.

À Toronto, le S&P/TSX a terminé la séance sur une baisse de 299,63 points, ou 2,13%, à 13 737 points;

Le dollar canadien a clôturé jeudi à 76,45 cents US, en hausse de 0,17 cent;

Le S&P 500 a reculé de 43,86 points, ou 2,11%, à 2 035,75 points. Il s'agit de la pire chute de l'indice phare de la Bourse américaine depuis février 2014;

Le Dow Jones a plongé de 358,04 points, ou de 2,06%, à 16 990,69 points;

Le Nasdaq a cédé 141,56 points, ou 2,82%, à 4 877,49 points;

Le cours du baril de pétrole (WTI) pour livraison en septembre, dont c'était le dernier jour de cotation, a gagné 34 cents à 41,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le contrat d'octobre, qui doit servir de contrat de référence à partir de vendredi, a gagné juste 5 cents à 41,32 dollars.

En revanche, à Londres, les tentatives de rebond du cours du baril de Brent de la mer du Nord ont tourné court. Le contrat pour livraison en octobre a cédé 54 cents à 46,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

La Chine et le pétrole inquiètent

Après avoir stagné depuis le début de l'année à des valorisations élevées, Wall Street, où le Dow Jones n'avait pas enregistré une telle baisse quotidienne depuis février 2014, «a peut-être commencé à vraiment à se rééquilibrer en baisse», a jugé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. «Les raisons, on les connaît bien.»

Il citait les craintes autour «du ralentissement de l'activité économique mondiale, qui viennent manifestement de la Chine».

La Bourse de Shanghai a chuté jeudi de près de 3,5%, trébuchant à nouveau après son sursaut de la veille, dans un marché toujours plombé par les inquiétudes sur les fragilités de l'économie chinoise. 

Les publications d'indicateurs économiques décevants et ternes se succèdent dans la deuxième économie mondiale, et une dévaluation surprise du yuan la semaine dernière - perçue comme un effort désespéré de Pékin pour relancer ses exportations et l'activité - a renforcé les inquiétudes.

De plus, les préoccupations sur la Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, contribuent à une chute des cours des matières premières, les prix de l'or noir ayant tenté de se stabiliser jeudi à New York mais restant proches de leurs plus bas niveaux depuis 2009.

Dans l'ensemble, «les cours du pétrole continuent à baisser, et cela pourrait faire du mal à de nombreuses économies», a conclu M. Cardillo, relativisant en revanche les inquiétudes de Wall Street quant à un relèvement prochain des taux de la Réserve fédérale (Fed), dont le niveau actuellement presque nul constitue un important soutien à l'économie.

À ce titre, les investisseurs n'ont pas semblé très attentifs aux nombreux indicateurs américains du jour. Ils se sont avérés mitigés, entre une baisse inattendue le mois dernier de l'indice composite de l'organisation Conference Board, censé donner une idée de l'évolution de la conjoncture aux États-Unis, et «un très bon chiffre sur les reventes de logements», selon les termes d'Art Hogan, de Wunderlich Securities. 

«Cela n'a pas vraiment retenu l'attention», a-t-il jugé, notant que Wall Street avait suivi un déclin général des places asiatiques et européennes. «Si l'on cherche un facteur, ce qu'il faut retenir, c'est la pression sur les prix de l'énergie.» 

Le marché obligataire montait. En fin d'après-midi, le rendement des bons du Trésor à dix ans baissait à 2,074% contre 2,127% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,744% contre 2,812% auparavant.

Nortek s'envole

Parmi les baisses notables, l'action du réseau social Twitter a perdu 5,83% à 26,00 dollars et est passée jeudi en-dessous de son prix d'introduction en Bourse, victime du renforcement des inquiétudes sur les perspectives de croissance du réseau social et des incertitudes sur sa direction.

Le groupe pharmaceutique canadien Valeant a cédé 6,47% à 229,06 dollars sur sa cotation new-yorkaise après l'annonce du rachat pour un milliard de dollars américains de Sprout Pharmaceuticals, l'entreprise qui vient d'obtenir aux États-Unis l'autorisation de commercialiser le premier «Viagra» féminin. Sprout n'est pas cotée.

La chaîne de magasins généralistes Sears a perdu 1,59% à 22,97 dollars, après avoir annoncé une baisse de son chiffre d'affaires trimestriel.

En revanche, le détaillant L Brands, propriétaire de la marque de lingerie Victoria's Secret, a pris 3,40% à 83,94 dollars après avoir fait état d'une nette hausse de ses bénéfices au dernier trimestre, et relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice en cours.

Également contre la tendance, le fabricant américain de systèmes de sécurité et de ventilation Nortek s'est envolé de 17,02% à 86,78 dollars, dopé par des informations de presse sur un possible rachat par le conglomérat industriel United Technologies (UTC), qui a perdu 2,43% à 95,82 dollars.

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.