Bourse: ce qui bouge avant l'ouverture ce vendredi

Publié le 13/07/2018 à 07:18, mis à jour le 13/07/2018 à 08:20

Bourse: ce qui bouge avant l'ouverture ce vendredi

Publié le 13/07/2018 à 07:18, mis à jour le 13/07/2018 à 08:20

[Photo: 123RF]

«L'incertitude qui entoure la politique commerciale va continuer à générer de hauts niveaux de volatilité, mais elle ne va pas changer fondamentalement la direction des marchés dans les 12 à 18 prochains mois», a expliqué Hannah Anderson, stratégiste chez JP Morgan Asset Management.

La Bourse de New York s'orientait de son côté vers une ouverture proche de l'équilibre.

Selon les contrats à terme sur les indices new-yorkais, le Dow Jones est attendu en petite huasse de 0,11% à 24 922 points, le Nasdaq en progression de 0,08% à 7388 points, et le S&P 500 en légère augmentation de 0,06% à 2800 points.

Les prix du pétrole baissaient vendredi alors que les investisseurs s'inquiètent de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ainsi que d'une possible baisse de la demande mondiale.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 73,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 87 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat d'août cédait 33 cents à 70,00 dollars.

«Dans son rapport mensuel, l'AIE (Agence internationale de l'Energie) table sur une croissance moins robuste de la demande au deuxième semestre 2018», a commenté Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures.

Contexte

«Les investisseurs saluent tous les signaux qui laissent espérer que l'escalade de mesures protectionnistes n'aura pas lieu», même si «c'est sans doute un peu trop optimiste dans l'immédiat, comme des épisodes récents l'ont démontré», ont souligné les analystes de Aurel BGC.

Mais c'est surtout «la journée des banques américaines», ont-ils poursuivi, avec les résultats de JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo attendus avant l'ouverture de Wall Street «ce qui devrait marquer le véritable coup d'envoi de la saison des publications du 2e trimestre».

En attendant ces résultats-clés, les marchés profitaient des derniers chiffres chinois «avec des exportations qui ont dépassé les prévisions malgré l'entrée en vigueur des tarifs douaniers américains sur l'acier et l'aluminium le mois dernier», a souligné David Madden, un analyste de CMC Markets.

Soutenu en début de semaine par un bon indicateur sur l'emploi aux Etats-Unis, les marchés se sont repliés mercredi, les Etats-Unis ayant dressé une liste supplémentaire de produits chinois importés, d'un montant de 200 milliards de dollars par an, qu'ils menacent de taxer à hauteur de 10% dès septembre.

Jeudi pourtant, les propos du vice-ministre chinois du Commerce sont venus apaiser quelque peu les investisseurs.

Les Etats-Unis doivent «retirer le pistolet» pointé sur la Chine et tenir parole s'ils veulent avoir des discussions sérieuses pour désamorcer la guerre commerciale, a fait valoir Wang Shouwen à Genève, venu pour diriger la délégation chinoise lors de l'examen périodique des politiques commerciales de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

À l'étranger

Les Bourses de Hong Kong et de Shenzhen ont terminé vendredi en hausse, portées par l'espoir que les Etats-Unis et la Chine évitent une escalade dans la guerre commerciale qui les opposent, tandis que Shanghai a souffert de prises de bénéfices.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng a pris 0,16% (+44,61 points) à 28.525,44 points.

A la Bourse de Shanghai, l'indice composite a reculé de 0,23% (-6,48 points) à 2.831,18 points dans un volume d'affaires de 146,3 milliards de yuans (18,83 milliards d'euros). L'indice a gagné 3,1% au cours de la semaine.

De son côté, l'indice composite de la Bourse de Shenzhen a gagné 0,46% (+7,28 points) à 1.604,45 points, dans un volume d'échanges de 219,7 milliards de yuans. L'indice a rebondi de 4,5% durant la semaine.

Jeudi, les places de Shanghai et Shenzhen avaient gagné plus de 2%, soutenues par des informations émanant des médias étatiques évoquant la force de l'économie chinoise, sa capacité à faire face à la guerre commerciale ouverte par les Etats-Unis, et encourageant à investir en Bourse.

La Bourse de Tokyo a terminé vendredi en forte hausse, portée par un affaiblissement du yen face aux principales devises et une inquiétude moins vive des investisseurs sur les tensions commerciales entre Washington et Pékin.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 1,85% (+409,39 points) à 22.597,35 points, après avoir brièvement franchi en séance la barre des 2%, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a progressé de 1,19% (+20,39 points) à 1.730,07 points.

Sur le volet des changes, le dollar valait au même moment 112,60 yens, contre 112,26 yens jeudi à la clôture de la place tokyoïte, tandis que l'euro s'affichait à 131,30 yens, contre 131,06  la veille, des orientations favorables à l'achat de titres exportateurs.

Sur l'ensemble de la semaine, le Nikkei a pris 3,71% et le Topix 2,28%.

Pourtant la place tokyoïte avait vacillé mercredi après la menace par les Etats-Unis d'une nouvelle salve de tarifs douaniers sur les marchandises chinoises. 

«La guerre commerciale s'aggrave, mais le ciel ne nous est pas encore tombé sur la tête et l'optimisme refait surface sur les marchés» qui espèrent la reprise de négociations bilatérales entre Washington et Pékin, a commenté dans une note Stephen Innes, analyste chez Oanda.

À l'agenda

La Chine a enregistré le mois dernier une nouvelle hausse de son excédent commercial avec les États-Unis, a annoncé vendredi l'administration des douanes, alors que le déficit de Washington vis-à-vis de Pékin est à l'origine de la guerre commerciale entre les deux pays.

Les prix à l'importation en juin et le moral des ménages (Université du Michigan) en juillet aux États-Unis sont également à l'agenda des indicateurs.

La Banque centrale américaine (Fed) publiera pour sa part son rapport bi-annuel sur la politique monétaire.

Il est censé être le grand ami de Londres mais le président américain arrivé jeudi après-midi pour une visite de travail au Royaume-Uni, semble prendre un malin plaisir à cibler le pays et ses dirigeants. Donald Trump a lancé une attaque virulente contre la stratégie de la Première ministre britannique Theresa May sur le Brexit, une nouvelle entorse à la «relation spéciale» entre les États-Unis et le Royaume-Uni où il est en visite officielle.

Pour une brouille vieille de dix ans portant sur un parcours de golf, le gouvernement écossais et le président américain Donald Trump entretiennent des relations fraîches, que ne devrait pas améliorer la venue du milliardaire en Écosse ce week-end.

Le salon aéronautique de Farnborough s'ouvre lundi dans un contexte de forte croissance du secteur aérien, dans lequel le principal défi reste de produire plus d'avions pour satisfaire la demande, en dépit de menaces comme le Brexit ou la guerre commerciale.

 

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