Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture mardi

Publié le 10/03/2020 à 06:54

Bourse: ce qui bouge sur les marchés avant l'ouverture mardi

Publié le 10/03/2020 à 06:54

(Photo: Getty images)

La Bourse de New York semble vouloir rebondir à l'ouverture mardi matin, au lendemain de sa pire séance en douze ans, à la faveur d'un léger rebond des cours du pétrole après un effondrement la veille, tout en misant sur une réponse d'ampleur des gouvernements et banques centrales face à la crise du coronavirus.

Du côté des contrats à terme, le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette du parquet new-yorkais, est en hausse de 4,34% à 24 912 points. Toujours selon les contrats à terme, le Nasdaq, à forte coloration technologique, rebondit de 4,61% à 8319,75 points. Le S&P500, quant à lui, remonte de 4,47% à 2870,50 points.

Wall Street a connu lundi sa pire débâcle boursière depuis 2008, laissant s'évaporer 3000 milliards de dollars de capitalisation boursière, d'après Mirabaud Securities Genève.

Contexte

«Après le Krach, les marchés surveillent les soutiens monétaires et budgétaires», note mardi Vincent Boy, analyste marchés pour IG France.

Le président américain Donald Trump a promis des mesures de «grande ampleur» pour soutenir l'économie face aux conséquences du coronavirus, après avoir donné l'impression de sous-estimer l'épidémie.

Plusieurs régulateurs du secteur financier américain, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), ont de leur côté demandé lundi aux banques d'être plus souples envers leurs clients, notamment dans les remboursements de prêts.

La Banque centrale européenne est de son côté très attendue jeudi et pourrait annoncer un éventail de mesures, inédites pour certaines, face à la menace que l'épidémie du nouveau coronavirus fait peser sur une économie déjà au ralenti en zone euro.

«Le gouverneur de la Banque du Japon a aussi affirmé que la banque centrale était prête à prendre les mesures appropriées si besoin», affirme David Madden de CMC Markets.

En attendant ces mesures, «les espoirs de relance redonnent un peu d'allant au marché», indique-t-il, notamment sur les marchés asiatiques et européens qui s'affichaient globalement en timide hausse.

«Le pire est devant nous», tempèrent toutefois les analystes de Saxo Banque, affirmant que «l'hémorragie boursière ne va certainement pas s'arrêter de sitôt».

À l’étranger

Les Bourses du monde entier pansaient leurs plaies mardi au lendemain de la pire journée qu'elles aient connues depuis la crise de 2008, soulagées par la remontée des prix du pétrole et par de nouveaux espoirs de mesures budgétaires.

Vers 5h00, Paris, Francfort et Londres marquaient des hausses d'entre 2,5% et 3%. Pas de quoi rattraper toutefois la débâcle de la veille, qui les avait vu lâcher entre 7 et 9%.

L'indice vedette Nikkei a clôturé sur un gain de 0,85%, contre un plongeon de 5% la veille.

À Hong Kong, l'indice Hang Seng a repris des couleurs (+1,41%), tandis que la Bourse de Shanghai a gagné 1,82% et celle de Shenzen 2,42%.

Seule exception, mais de taille, la Bourse de Moscou a ouvert en chute libre de plus de 10% après un week-end de trois jours, encaissant la chute du brut et du rouble.

Derrière le rebond des autres places, une forte remontée du cours du pétrole, de plus de 7% pour le brut et de plus de 8% pour le Brent dans les échanges en Asie.

Les deux contrats avaient perdu environ 25% la veille, dans la foulée de la guerre des prix lancée par l'Arabie saoudite après l'échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie, provoquant une violente tempête lundi sur les Bourses mondiales, déjà apeurées par l'épidémie de coronavirus.

Les places financières des Etats pétroliers du Golfe ont également fortement rebondi à l'ouverture mardi. Le Dubaï Financial Market a grimpé de 5,5% et celui d'Abu Dhabi de 4,2%.

À l’agenda

Egalement source du léger mieux à la Bourse mardi, les cours du pétrole se remettaient un peu du K.O. subi la veille à la clôture, lorsque les cours ont chuté de 25%, soit la chute la plus sévère depuis la guerre du Golfe en 1991.

Sur le front du coronavirus, Rome a décidé d'appliquer mardi des mesures sans précédent dans le monde pour lutter contre l'épidémie: soixante millions d'Italiens ont été priés de rester chez eux par le gouvernement, sauf pour aller travailler, se ravitailler ou encore pour des soins médicaux. Les rassemblements sont également prohibés.

L'Italie, membre du G7, devient ainsi le premier pays de la planète à généraliser des mesures aussi draconiennes pour tenter d'enrayer la progression du coronavirus, qui a déjà fait 463 morts et plus de 9000 cas dans la péninsule.

La maladie, qui a déjà tué plus de 4000 personnes, est proche de la pandémie, a reconnu l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pris de panique lundi face à l'ampleur de la crise sanitaire et pétrolière, les investisseurs s'étaient massivement reportés lundi sur les actifs réputés sûrs tels que la dette des États-Unis, de l'Allemagne et de la France. Le taux à dix ans de ces trois pays avait touché des plus bas niveaux historiques et l'ensemble de la courbe des taux d'intérêt aux Etats-Unis est passée sous 1%, une première.

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