Bourse: Wall Street termine de peu en territoire négatif après des indicateurs mitigés

Publié le 14/04/2023 à 10:26, mis à jour le 14/04/2023 à 18:01

Bourse: Wall Street termine de peu en territoire négatif après des indicateurs mitigés

Publié le 14/04/2023 à 10:26, mis à jour le 14/04/2023 à 18:01

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé de peu en territoire négatif vendredi après des indicateurs d’activité mitigés aux États-Unis qui ne devraient pas décourager la Fed de relever encore une fois ses taux d’intérêt début mai.

 La Bourse de Toronto retraitait aussi vendredi, en fin de matinée, tirée vers le bas par les pertes des actions liées aux métaux de base, pendant que les grands indices américains reculaient eux aussi.


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Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a avancé de 15,42 points (+0,07%) à 20 579,91 points.

À New York, le S&P 500 a descendu de 8,58 points (-0,21%) à 4 137,64 points.

Le Nasdaq a perdu 42,81 points (-0,35%) à 12 123,47 points.

Le DOW a cédé 143,22 points (-0,42%) à 33 886,47 points.

Le huard a retraité de 0,001 3 $US (-0,179 6%) à 0,748 4 $US.

Le pétrole a gagné 0,52 $US (+0,63%) à 82,68 $US.

L’or a cédé 37,60 $US (-1,83%) à 2 017,70 $US.

Le bitcoin a avancé de 176,79 $US (+0,58%) à 30 515,08 $US.

 

Le contexte

L’indice des valeurs vedettes affiche toutefois sa quatrième semaine positive d’affilée.

Plusieurs grandes banques américaines ont dévoilé vendredi des résultats confortables pour le premier trimestre grâce notamment à la hausse des taux d’intérêt, semblant avoir évité la contagion des remous qui ont ébranlé les banques régionales début mars.

Le secteur bancaire a été un des rares à conclure dans le vert (+0,96%) à Wall Street.

Dans le même temps, plusieurs indicateurs d’activité publiés vendredi aux États-Unis ont refroidi les investisseurs, dont les ventes au détail en mars qui ont reculé de 1%, plus que prévu.

« Les ventes au détail ont été faibles et décevantes », surtout du fait de la baisse des coûts de l’essence, mais aussi d’un recul des ventes automobiles, a souligné Chris Low de FHN Financial.

Un autre indice a fait état d’une activité mitigée le mois dernier, celui de la production industrielle.

Celle-ci ressort en progression à +0,4%, plus que prévu, mais c’est seulement à cause de la demande de chauffage qui a dopé l’indice de production des services publics alors que celui de la production manufacturière a reculé de 0,5%.

Enfin l’Université du Michigan a publié sa première estimation de la confiance des consommateurs américains pour avril.

Si celle-ci s’est améliorée à 63,5 points (+2,4%), les attentes des consommateurs pour l’évolution de l’inflation ont en revanche empiré. Ils voient désormais la hausse des prix atteindre 4,6% cette année alors qu’ils l’espéraient à 3,6% le mois dernier.

Malgré ces signes négatifs, un des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed) Christopher Waller a plaidé vigoureusement pour une ou plusieurs hausses supplémentaires des taux d’intérêt. 

« Le marché du travail reste solide et assez tendu, et l’inflation est bien supérieure à l’objectif, de sorte que la politique monétaire doit être encore resserrée », a déclaré M. Waller. 

Sur le marché obligataire, les rendements sur les obligations du Trésor à deux ans sont repassés au-dessus des 4% à 4,09% à 20 h 30 GMT contre 3,96% la veille. Ceux à dix ans ont grimpé à 3,51% contre 3,44% jeudi.

Du côté des résultats bancaires, JPMorgan Chase (JPM) s’est envolée (+7,55% à 138,73 dollars) après avoir annoncé pour le premier trimestre une hausse de son bénéfice net sur un chiffre d’affaires record, à la faveur de taux d’intérêt plus rémunérateurs.

Citigroup (C) a grimpé de 4,78% après avoir dévoilé des résultats pour le premier trimestre supérieurs aux attentes, profitant également de taux d’intérêt plus élevés.

Goldman Sachs (GS) a été entraînée à la hausse (+1,44%).

Le groupe d’assurance maladie United Health (UNH) a vu son titre chuter de 2,74% malgré une hausse de son chiffre d’affaires et du bénéfice net par action au premier trimestre. Un autre groupe d’assurances, Travelers (TRV), a cédé aussi 2,79%. 

Les grands noms de la « tech » ont connu des fortunes diverses, Microsoft (MSFT) cédant 1,28% tandis qu’Alphabet (GOOGL) a avancé de 1,17%.

Ailleurs à la cote, l’avionneur Boeing (BA), a freiné le Dow Jones, décrochant de 5,56% à 201,71 dollars.

Le constructeur aéronautique a prévenu jeudi que les livraisons de son avion-vedette, le moyen-courrier 737 MAX, allaient être temporairement perturbées pour des problèmes de qualité sur des pièces fournies par Spirit Aerosystems. L’action de ce fournisseur a chuté de plus de 20%.

 

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, la séance a été marquée par une forte aversion pour le risque, « car on ne sait pas ce qui pourrait se passer durant le week-end » sur le front des banques.
Première victime de ce climat, la banque régionale américaine First Republic, considérée comme le prochain maillon faible de la crise bancaire, qui a plongé de 33,00%, après avoir rebondi de près de 10% la veille.
L’annonce, jeudi, de l’injection de 30 milliards de dollars de dépôts par un groupe de onze grandes banques américaines dans les caisses de cet établissement californien n’aura assuré à son cours de Bourse qu’un soutien de courte durée.
En une semaine, First Republic a effacé 80% de sa capitalisation boursière.
S’il a été le plus maltraité vendredi, FRC, son symbole boursier, a été accompagné dans la tourmente par d’autres banques régionales, notamment une autre californienne, PacWest (-18,95%), ainsi que Western Alliance (-15,47%), dont le siège est à Phoenix (Arizona), ou l’établissement texan Comerica (-8,44%).
Si leur dérapage a été moins spectaculaire, les géants du secteur ont aussi subi un net repli. Membres éminents du Dow Jones, Goldman Sachs (-3,67%) et JPMorgan Chase (-3,78) ont contribué à plomber l’indice phare de Wall Street.
« La volatilité qu’on a vue cette semaine a été remarquable », a commenté Christopher Low, de FHN Financial. « Et quand vous avez une telle volatilité, cela pousse les algorithmes à vendre. Ce n’est donc pas surprenant qu’on voit les gens retirer quelques jetons de la table avant le week-end. »
Pour ne rien arranger, vendredi était une journée dite des « quatre sorcières », qui correspond à l’arrivée à échéance de plusieurs milliers de milliards de dollars de produits dérivés basés sur des indices boursiers ou des actions individuelles.
Cette échéance renforce souvent la volatilité de Wall Street lors de la séance considérée.
Autre indicateur de l’anxiété des opérateurs et de leur appétit pour les actifs jugés sûrs, les prix des bons du Trésor américains sont montés en flèche, ce qui a fait baisser leurs taux, les deux évoluant en sens opposé.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans tombait à 3,43%, contre 3,57% la veille.
Pour autant, contre toute attente, le bitcoin caracolait (+7,34%), bien qu’il soit théoriquement considéré comme un actif à risque. Il a tiré dans son sillage les valeurs liées au secteur des cryptomonnaies, telles le spécialiste du « minage » Riot Platforms (+14,89%) ou la plateforme d’échanges Coinbase (+10,62%).
Le Nasdaq s’en est mieux tiré que le Dow Jones, grâce à quelques mégacapitalisations, comme Alphabet (+1,38%) et Microsoft (+1,17%), toujours soutenues par les annonces des deux groupes sur l’intégration de l’intelligence artificielle à leurs produits.
Le constructeur chinois de véhicules électriques Xpeng a bondi (+6,12%), malgré la publication d’une perte trimestrielle plus importante que prévu et d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes. Le groupe s’est néanmoins dit confiant dans le redémarrage de sa croissance.
Son concurrent Tesla a reculé (-2,17%), de même que d’autres constructeurs de véhicules électriques comme Rivian (-3,34%) ou Lucid (-1,17%).
FedEx a paradé (+7,97%), après avoir relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’année, malgré une déception sur son chiffre d’affaires du troisième trimestre de son exercice décalé (de juin à mai). Le groupe s’attend à avoir réduit ses effectifs de 25 000 postes sur un an d’ici à fin mai.
                
               

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