Le tsunami meurtrier qui a frappé le Japon n’a pas alarmé les investisseurs. Les principaux indices ont progressé après une semaine marquée par un repli des marchés. Les stratèges et les analystes essaient toutefois d’anticiper l’impact qu’aura cette tragédie sur l’économie.
Rappelons que le séisme près du Japon serait le cinquième plus important depuis 1900. Près de 500 décès auraient été confirmés, mais le bilan risque de s’alourdir.
Même si le Japon est la troisième économie en importance, les réactions sont demeurées relativement modérées sur les marchés. «Les investisseurs perçoivent cette tragédie comme un évènement non récurrent, analyse Charles Huot, Directeur général, actions institutionnelles, BMO Marché des capitaux. Par exemple, ce n’est pas perçu comme la crise en politique en Libye qui pourrait perdurer ou s’étendre. Ce n’est pas non plus un attentat terrorisme qui soulèverait des questions sur la sécurité.»
Selon M. Huot, la progression des marchés aujourd’hui est principalement un retour du balancier après une semaine négative. Cette semaine le S&P/TSX a reculé de 4% pour passer sous la barre des 14 000 points. Le S&P 500 a perdu 1,2%. «Il est sain de connaître une baisse sur les marchés», réitère M. Huot.
La nouvelle au Japon pourrait avoir un impact sur les marchés des matières premières alors que des travaux de reconstruction seront entrepris. Les industriels en métallurgie ont connu une bonne progression. À l’inverse, certaines sociétés en assurance dommage ont connu une journée plus difficile.
Du côté de pétrole, les investisseurs considèrent que la catastrophe naturelle au Japon réduira temporairement la demande de pétrole dans le pays, ce qui a contribué au repli de l’or noir. Aussi, les autorités en Arabie saoudite ont déployé des mesures de sécurité afin de prévenir les manifestations de contestation contre le régime, réduisant quelque peu les craintes d’instabilité dans le pays.
La firme britannique Capital Economics s’est toutefois inquiétée de la situation fiscale au Japon. Le coût de ce séisme pourrait peser lourd sur les finances publiques. Alors qu’un ralentissement a été observé au quatrième trimestre, le gouvernement aura une situation budgétaire encore plus préoccupante dans un pays lourdement endetté.
M. Huot ne croit toutefois pas que les coûts de la reconstruction feront basculer le Japon. «Ce n’est pas le seul pays où les dettes soulèvent des inquiétudes : pensons à certains pays européens et aux États-Unis, note-t-il. Les investisseurs ne considèrent toutefois pas cet aspect en période de croissance alors qu’ils misent sur la croissance pour réduire le poids des dettes.»
À la fermeture, voici l'état de la situation à Toronto et New York :
— Le S&P/TSX avance de 35,67 points, ou 0,26 %, à 13 674 points;
— Le S&P 500 gagne 9,17 points, ou 0,71 %, à 1 304 points;
— Le Dow Jones ajoute 59,79 points, ou 0,50 %, à 12 040 points;
— Le Nasdaq prend 14,59 points, ou 0,54 %, à 2 715 points;
— Le baril de pétrole perd 1,98 $ US, ou 1,98 %, à 100,72 $ US;
— L'once d'or s'apprécie de 4,90 $ US, ou 0,35 %, à 1 417,40 $ US;
— Le dollar canadien se déprécie de 0,34 cent US, ou 0,33 %, à 102,89cents US.
