Taux d’intérêt: une hausse demain est presque certaine, disent les économistes

Publié le 31/05/2010 à 14:13

Taux d’intérêt: une hausse demain est presque certaine, disent les économistes

Publié le 31/05/2010 à 14:13

Par Mathieu Lavallée

Mark Carney. Photo: Bloomberg.

C’est demain que l’on saura enfin si la Banque du Canada haussera son taux directeur, présentement à un niveau historiquement bas de 0,25 %. Mais le suspense semble déjà disparu lorsque l’on consulte les économistes, presque tous convaincus que Mark Carney va relever la barre.

Pourtant, l’inquiétude a gagné bien des observateurs depuis la dernière annonce de la banque le 20 avril dernier, alors qu’elle disait clairement s’apprêter à augmenter son taux de base. Depuis, la crise de l’endettement en Europe a secoué les marchés, créant beaucoup de volatilité et quelques doutes quant aux intentions de la banque centrale.

« Il faut faire abstraction de toute cette volatilité et regarder quelle est la tendance de fond, ce qui influence vraiment l’économie canadienne », a mentionné d’emblée Benoît P. Durocher, économiste senior aux Études économiques du Mouvement Desjardins, qui voit comme plusieurs autres une hausse de 25 points de base. Des 27 économistes consultés par Bloomberg, 25 sont du même avis.

Selon M. Durocher, l’économie a bien répondu aux différents plans de relance et à la baisse de taux de la Banque du Canada. C’est pourquoi le pays a atteint une croissance du PIB de 6,1 % au premier trimestre de l’année. M. Durocher souligne aussi que la demande intérieure est forte.

Même son de cloche chez Stéphane Marion, économiste en chef de la Banque Nationale, pour qui les incertitudes en Europe ne devraient pas mettre en péril la remontée de l’économie. « Au Canada, nous sommes en train de passer d’une phase de reprise à une phase d’expansion », lance-t-il en citant la croissance du PIB qui dépasse les attentes et les 100 000 emplois créés au pays en avril dernier.

« La question qu’il faut se poser, c’est s’il est approprié de maintenir le taux directeur à 0,25 % lorsque nous connaissons une croissance rapide. Selon moi, il est clair que la réponse est non », a aussi expliqué M. Durocher chez Desjardins.

Du côté de la Nationale, on pense que la situation européenne donne à Mark Carney le luxe d’y aller de façon progressive. Mais surtout, l’importance relative du vieux continent dans l’économie canadienne est moindre que celle de l’Asie émergente selon M. Marion. Et justement, les choses vont très bien de l’autre côté du Pacifique, ajoute-t-il.

En fait, la seule chose qui a pu changer depuis le 20 avril, c’est l’agressivité et la rapidité avec laquelle la banque va procéder au resserrement du marché monétaire. Alors que plusieurs envisageaient auparavant un redressement de 0,5 % pour demain, la plupart, dont l’économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne Carlos Leitao, tablent maintenant sur une hausse de 0,25 %.

« Compte tenu de la situation, la prudence est de mise », a lancé celui qui croit que ce sont surtout les financiers qui ont remis en question la remontée du taux directeur.

« La situation en Europe n’est pas si dramatique, même s’il ne faut pas la minimiser. C’est grave pour eux, mais ce n’est pas systémique », a déclaré M. Leitao, qui n’exclut pas une augmentation de 0,50 % du taux directeur avant la fin de l’année. Selon lui, la banque devrait rehausser son taux à 1,5 % avant la fin de l’année, pour atteindre 2 % au courant de 2011.

 

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