Molson Coors se restructure et coupera entre 400 et 500 postes

Publié le 30/10/2019 à 10:07, mis à jour le 30/10/2019 à 16:27

Molson Coors se restructure et coupera entre 400 et 500 postes

Publié le 30/10/2019 à 10:07, mis à jour le 30/10/2019 à 16:27

Par La Presse Canadienne
Le bâtiment de Molson à Montréal

(Photo: 123RF)

L’importante restructuration mise de l’avant par Molson Coors (TAP), qui éliminera jusqu’à 500 postes et consolidera la direction de ses activités nord-américaines à Chicago, devrait épargner ses travailleurs québécois.

Selon le syndicat des Teamsters, qui représente 900 employés répartis dans la brasserie montréalaise de la rue Notre-Dame, au service des ventes ainsi qu’à la distribution, ces derniers vont conserver leur gagne-pain.

« La direction de l’entreprise a rapidement réagi, a dit mercredi le directeur des relations publiques des Teamsters, Stéphane Lacroix. Pour l’instant, cela ne suscite pas d’inquiétudes particulières chez nos membres. »

Molson Coors, qui désire être moins dépendante du marché de la bière en déclin, souhaite réaliser des économies de l’ordre de 150 millions $ US afin d’investir dans l’élargissement de son portefeuille de produits.

À la fin de 2018, la société comptait plus de 17 500 employés, dont quelque 1300 en sol canadien.

Le siège social du brasseur était partagé entre Montréal et Denver dans la foulée de la fusion entre Molson et Coors, en 2005. Toutefois, dans le cas de la métropole, il s’agissait plutôt d’un titre honorifique, puisque les principaux dirigeants se trouvaient au Colorado. Désormais, tout sera regroupé à Chicago, où l’on dirigera le secteur nord-américain.

Ainsi, les quatre unités d’affaires, MillerCoors, Molson Coors Canada, Molson Coors Europe et Molson Coors International, seront regroupées en deux divisions, soit celles de l’Amérique du Nord et de l’Europe

Un porte-parole québécois de l’entreprise, François Lefebvre, n’était pas en mesure, mercredi, de fournir avec précision les répercussions de la restructuration sur le bureau administratif montréalais, où l’on effectue des tâches en matière légale et de ressources humaines, notamment.

« Cela devrait être plutôt minime, mais pour les activités brassicoles, on continue de construire notre brasserie (à Longueuil) », a-t-il précisé, à propos de ce projet estimé à plus de 500 millions $.

De plus, l’assemblée annuelle des actionnaires de la multinationale continuera à se tenir à Montréal une année sur deux, a indiqué un porte-parole américain de Molson Coors, Matt Hargarten.

Nouvelle direction

La restructuration a été annoncée par Molson Coors à l’occasion du dévoilement de ses résultats du troisième trimestre, où une charge de dépréciation de 692 millions $ US a été comptabilisée pour les activités canadiennes de la société.

En poste depuis la fin septembre, le nouveau président et chef de la direction, Gavin Hattersley, a dit que son plan consistera à investir à la fois dans les marques emblématiques du brasseur, comme Coors Light et Miller Lite, et de nouvelles initiatives.

« Alors que le monde qui nous entoure change rapidement et que la concurrence s’intensifie, la performance de notre entreprise est à la traîne », a-t-il expliqué au cours d’une conférence téléphonique avec les analystes.

Avec de plus en plus de consommateurs qui délaissent la bière au profit d’autres types de boissons alcoolisées, Molson Coors prévoit investir afin de proposer des produits comme du vin en canette, du café alcoolisé et des boissons alcoolisées gazeuses.

Au Canada, elle mise sur Truss, sa coentreprise avec le producteur québécois de cannabis Hexo, afin de déployer une offre de boissons non alcoolisées infusées au cannabidiol, une composante du cannabis qui ne produit aucun effet psychotrope.

« Nous allons effectuer des incursions dans (certains secteurs) plus rapidement que jamais auparavant », a signalé M. Hattersley

Cela n’a pas empêché certains analystes de se demander ce qui était nouveau dans le plan du nouveau patron de Molson Coors, puisque l’entreprise s’affairait déjà, depuis un certain temps, à bonifier son portefeuille de produits.

Interrogé, M. Hattersley a répondu que son plan permettrait au brasseur de prendre plus de risques, qui seraient calculés, et d’être plus flexible. En outre, l’entreprise ne devrait pas avoir à effectuer des compromis en ce qui a trait à ses décisions d’investissement, a-t-il affirmé.

Pour le troisième trimestre clos le 30 septembre, Molson Coors affiché une perte nette de 402,8 millions $ US, ou 1,86 $ US par action, comparativement à un profit net de 338,3 millions $ US, ou 1,56 $ US par action, à la même période il y a un an.

De leur côté, les ventes nettes ont décliné de 3,2 %, à 2,84 milliards $ US.

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