Lightspeed affiche une perte de 40,2M$US

Publié le 08/02/2024 à 12:16, mis à jour le 08/02/2024 à 13:41

Lightspeed affiche une perte de 40,2M$US

Publié le 08/02/2024 à 12:16, mis à jour le 08/02/2024 à 13:41

Par La Presse Canadienne

(Photo: La Presse Canadienne)

Malgré un contexte économique difficile pour ses clients, Lightspeed Commerce (LSPD) atteint les cibles qu’elle s’était fixées, plaide le chef de la direction, Jean Paul Chauvet, qui dit ne pas comprendre pourquoi l’action perd près de 20% après la publication des résultats.

«Il y a quelque chose que je n’arrive pas à comprendre, réagit M. Chauvet en entrevue en marge de la publication des résultats du troisième trimestre. En tout cas, la compagnie est en super position. On est très heureux de notre trimestre.»

Le spécialiste du commerce infonuagique a dévoilé, jeudi, des résultats supérieurs aux prévisions des analystes. À un trimestre de la fin de l’exercice, l’entreprise montréalaise a atteint ou s’approche des cibles qu’elle s’était fixées pour la fin de l’année.

L’environnement macro-économique continue d’être difficile pour les commerçants, les restaurateurs et les hôteliers qui composent la clientèle de Lightspeed.

L’analyste Suthan Sukuma, de Stifel GMP, note que les prévisions de la direction sont inférieures aux attentes des analystes. «Ça laisse entrevoir un quatrième trimestre plus faible que les attentes, ce qui reflète une saisonnalité plus grande lors d’une période de l’année qui est normalement déjà moins vigoureuse.»

M. Chauvet admet que le contexte est difficile, mais il juge que son entreprise réussit à exécuter sa stratégie en dépit du ralentissement économique. «Je regarde ça et je me dis: “Wow, on a atteint plus que ce qu’on avait dit, sans être poussé par un contexte favorable”. Donc, ça veut dire que l’entreprise, fondamentalement, elle est vraiment bonne.»

La reprise pourrait donner un élan à Ligthspeed, laisse miroiter le dirigeant. «On le sait que d’ici l’été les taux d’intérêt vont descendre, et ça, pour nous, ça ne sera que du bonheur.»

De nombreux nuages restent à l’horizon, souligne M. Sukuma. «Nous croyons toujours que l’économie reste un risque important dans l’immédiat, ce qui nous amène à nous placer sur les lignes de côté pendant que nous attendons la démonstration d’une exécution constante par rapport à ce virage stratégique, notamment une accélération du nombre de marchands et des abonnements.»

Le point sur la stratégie

Lightspeed a rajusté sa stratégie dans les derniers trimestres en redoublant d’efforts sur l’intégration de son service de paiement et en misant sur les clients qui génèrent une plus grande valeur de transaction brute (VTB).

Au printemps dernier, M. Chauvet avait indiqué que l’atteinte d’un bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA) positif pour l’exercice 2024 (prenant fin en mars 2024) était «non négociable».

M. Chauvet défend que Lightspeed «a fait ce qu’on a dit qu’on ferait». La société est passée au vert au deuxième trimestre, dont les résultats ont été dévoilés en novembre, et affiche un BAIIA de 3,6 millions de dollars (M$) au troisième trimestre clos le 31 décembre. Le taux de pénétration des solutions de paiements est passé de 25% à 29%. La direction veut que ce taux soit d’entre 30% et 35% au quatrième trimestre.

Au cours de la conférence téléphonique avec les analystes, le patron de Lightspeed a laissé entendre que l’entreprise augmenterait ses efforts de séduction pour attirer de nouveaux clients au cours de l’exercice 2025 (qui commence en avril 2024).

En entrevue, M. Chauvet précise que la direction a priorisé l’intégration de ses clients à ses solutions de paiements pour l’exercice 2024. Cette stratégie permettait d’aller chercher de nouveaux revenus, qui nécessitaient moins de dépenses marketing, au moment où l’entreprise voulait générer un BAIIA positif.

«Si j’ai plus d’argent qui rentre, bien je vais pouvoir donner un montant plus élevé aux services des ventes, toujours en étant à l’équilibre ou mieux (BAIIA positif), mais ce qui va se passer, naturellement, c’est qu’on va acheter plus de mots clés. On va embaucher plus de vendeurs.»

Au troisième trimestre, la société a dévoilé une perte nette de 40,2M$, comparativement à une perte de 814,8M$ à la même période l’an dernier.

Le BAIIA, un indicateur que les analystes suivent de près pour Lightspeed, atteint 3,6M$. Les revenus, pour leur part, progressent de 27% pour s’établir à 239M$.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un BAIIA de 2,4M$ et des revenus de 235,7M$, selon la firme de données financières Refinitiv.

L’action de Lightspeed perd 5,34$, ou 20,28%, à 20,99$ à la Bourse de Toronto vers midi.

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

 

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