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L'économie canadienne a entamé l'année avec autant de vigueur qu'elle a terminé 2010, affichant un robuste taux de croissance de 0,5 pour cent en janvier, ce qui pave la voie à une solide progression au premier trimestre.
Cette performance s'est avérée conforme aux prévisions du marché, mais elle a néanmoins causé une certaine surprise puisque plusieurs économistes s'inquiétaient d'un possible renvoi d'ascenseur à la suite de la croissance de 0,5 pour cent du produit intérieur brut (PIB) en décembre. En outre, les observateurs avaient déjà pris connaissance du fait que les ventes au détail ont reculé de 0,3 pour cent au premier mois de l'année.
Mais le secteur de l'automobile, dont la performance avait fortement déçu en décembre, s'est porté au secours de l'économie avec une croissance de 2,8 pour cent.
Selon l'économiste Derek Holt, de la Banque Scotia, même si la progression d'ensemble de l'économie est impressionnante, elle ne devrait pas se répéter en février. M. Holt souligne notamment que le regain du secteur automobile était exagéré par les fermetures du mois précédent, alors que les installations étaient réoutillées.
"C'est du toc. C'est le reflet de facteurs de production inhabituels pour le secteur automobile et les industries des métaux fabriqués, a-t-il expliqué. Ce n'est pas durable."
Malgré tout, l'économie est maintenant en voie d'afficher une croissance d'environ quatre pour cent au premier trimestre, même si les chiffres de février et mars devaient s'avérer plus tièdes, ont estimé des analystes. Cela s'explique notamment par le fait que la croissance future est calibrée à partir d'une base plus élevée.
Les données de janvier signifient presque certainement que la Banque du Canada devra revoir ses prévisions plutôt tièdes émises en janvier. Ses attentes vis-à-vis de l'économie étaient à court de près d'un point de pourcentage par rapport à la croissance du quatrième trimestre, et elles semblent en voie d'être aussi faibles pour le premier.
La prévision de croissance officielle de la banque centrale est toujours de 2,4 pour cent pour l'année 2011, mais la moyenne des projections des économistes est maintenant plus près de trois pour cent.
Cela ne veut pas nécessairement dire que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, s'apprête à hausser ses taux d'intérêt lors de sa prochaine décision à ce sujet, dans deux semaines surtout avec la campagne électorale en cours. Il y a très peu de pression sur M. Carney au sujet du taux directeur, croit Douglas Porter, économiste en chef adjoint chez BMO Marchés des capitaux.
"Je ne crois pas qu'ils ressentiront un grand sentiment d'urgence", a-t-il affirmé. "Le dollar canadien a été plus vigoureux que prévu et il agit comme un frein, et par ailleurs, l'inflation est en baisse."
Le huard a grimpé encore un peu, de 0,22 cent US, jeudi matin, à 103,17 cents US, à la suite de la publication du rapport sur le PIB.
La plupart des analystes croient que la Banque du Canada va garder son taux d'intérêt directeur à un pour cent jusqu'en janvier, mais de nouvelles hausses surprises d'indicateurs économiques pourrait ramener ce moment à la fin mai, une fois les résultats électoraux connus.
Le secteur manufacturier a progressé de 2,8 pour cent en janvier après avoir crû de 0,8 pour cent en décembre.
Le domaine des transports a pour sa part enregistré une croissance de 1,2 pour cent grâce notamment à l'intensification de la production de minerai de fer. Quant au secteur du commerce de gros, il a crû de 0,7 pour cent.
Les secteurs de la finance et des assurances, de même que ceux de la construction et de l'immobilier ont aussi progressé, tandis que l'extraction minière, pétrolière et gazière a reculé de 0,5 pour cent et que le commerce de détail s'est replié de 0,1 pour cent.
