(Photo: Bloomberg)

Le groupe américain de boissons non-alcoolisées Coca-Cola, en pleine cure d'austérité, continue de souffrir du dollar fort qui a rogné ses ventes au troisième trimestre.

Le chiffre d'affaires du producteur de Fanta et de Sprite a reculé de 4,6% à 11,42 milliards de dollars, bien en dessous des 11,54 milliards attendus en moyenne par les analystes.

Ce recul est dû principalement aux effets de change négatifs, explique le producteur de boissons non alcoolisées en faisant valoir que le dollar fort a rogné ses ventes réalisées hors des États-Unis, soit plus de la moitié des revenus.

L'impact des effets de changes a été de l'ordre de douze points de pourcentage. Lesté de ces éléments exceptionnels, le chiffre d'affaires a augmenté de 3%, aidé par le groupe de boissons énergisantes Monster au sein duquel il détient une participation.

À l'exception de l'Amérique du nord (États-Unis, Canada et Mexique, +1% à 5,6 milliards de dollars), les revenus ont baissé dans quasiment toutes les régions. Mais hors effets de change, l'Europe a enregistré une hausse de ses recettes de 3%, l'Eurasie/Afrique de 2% et l'Amérique latine de 14%. En Asie-Pacifique, les revenus ont reculé de 1% principalement à cause du Japon.

Le dollar fort devrait affecter le chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 7 à 11 points de pourcentage. C'est un point de pourcentage de plus comparé aux prévisions antérieures.

Le PDG Muhtar Kent a tenu à faire remarquer que l'environnement macroéconomique restait «difficile», notamment pour Coca-Cola qui génère la moitié de ses recettes hors des États-Unis.

À Wall Street, le titre prenait 0,31% à 42,42 dollars vers 13h, après avoir débuté la séance dans le rouge.

Observateurs et analystes se concentraient notamment sur la hausse des volumes de ventes qui intervient au moment où les consommateurs américains associent la fast-food (hamburgers et sodas) à l'obésité et sont méfiants vis-à-vis des édulcorants artificiels comme l'aspartame.

Les volumes mondiaux de ventes des boissons ont augmenté de 3% au troisième trimestre, dont 2% pour les boissons gazeuses et 6% pour les boissons non gazeuses (ses jus de fruits). Ces chiffres suggèrent un petit retour des consommateurs vers les rayons dédiés à Coca-Cola dans les supermarchés et échoppes.

Toutefois en Amérique du nord, plus gros marché du groupe d'Atlanta (sud), les volumes de vente des sodas ont diminué, principalement à cause d'une forte baisse de la consommation de Coca Light.

Le groupe, qui compte le très respecté milliardaire américain Warren Buffett parmi ses actionnaires, a aussi profité des hausses de prix, de l'ordre de 3%, soit la plus forte revalorisation du coût de ses produits depuis 2012.

1 000 emplois supprimés

Pour éviter de faire fuir le consommateur, le groupe a par exemple diminué en Amérique du nord la taille de ses bouteilles et propose davantage de petites cannettes.

Les ménages dans les autres marchés ont vu déferler sur les étalages des boissons Coca-Cola avec des bouteilles personnalisées.

Au final, le bénéfice net trimestriel a chuté de 31,4% sur un an à 1,45 milliard de dollars, soit un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, de 50 cents, conforme aux attentes. 

«Coca a effectué un pas supplémentaire dans la bonne direction», a commenté Amit Sharma, analyste chez BMO Capital Markets.

Pour relancer sa croissance, Coca-Cola est lancé dans un vaste plan de restructuration visant à économiser 3 milliards de dollars d'ici cinq ans. 

Celui-ci passe par la suppression de 1 000 emplois, d'importants gains de productivité et des désinvestissements.

Coca-Cola a ainsi annoncé mercredi une réorganisation de ses activités d'embouteillage aux États-Unis, après avoir signé des lettres d'intention avec trois embouteilleurs locaux pour leur donner des droits exclusifs sur le territoire.

«En dégageant de gains de productivité de façon agressive et en allégeant nos activités, nous finançons des investissements pour accélérer la croissance», explique Muhtar Kent.