L'emploi américain commence l'année en trombe

Publié le 06/02/2015 à 11:26

L'emploi américain commence l'année en trombe

Publié le 06/02/2015 à 11:26

Par AFP

Année charnière

En janvier, l'économie américaine a créé 257.000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit, surpassant de loin les prévisions des analystes. Le ministère a également considérablement revu à la hausse les créations d'emplois des deux précédents mois.

« Le marché du travail américain ne montre aucun signe de refroidissement, en dépit de récents signes que l'économie a quelque peu rétrogradé pendant les mois d'hiver », analyse Chris Williamson du cabinet Markit, en référence au ralentissement de la croissance américaine .

L'année 2014 avait déjà été un grand cru pour l'emploi en dépit d'un léger ralentissement de la croissance américaine au dernier trimestre, à 2,6% en rythme annualisé contre 5% sur les trois précédents mois.

Pour le premier mois de l'année, la plupart des secteurs d'activité s'affichent dans le vert, notamment le santé et l'assistance sociale (+49.700 emplois) ou le commerce de détail (+46.000 emplois) ou la finance.

« Les entreprises américaines sont dans une frénésie d'embauches et commencent également à payer davantage », a relevé Sal Guatieri analyste chez BMO Capital Markets.

C'est effectivement un des enseignements majeurs du rapport: après avoir montré d'inquiétants signes de faiblesse, les salaires semblent commencer à profiter de l'embellie et pourraient cesser d'être les parents pauvres de la reprise américaine.

La rémunération horaire moyenne a grappillé 0,5% ainsi en un mois pour s'établir à 24,75 dollars en janvier, un signe, selon l'agence Moody's, de « l'impact » de l'augmentation du salaire minimum dans plusieurs États américains

« Si la hausse des salaires n'est une surprise sans lendemain, nous pourrions vraiment être en plein décollage ", estime Joel Naroff, de Naroff Economics.

Sur un an, la progression atteint même 2,2% soit bien au-delà d'une l'inflation qui est en chute libre dans le pays (0,7% en décembre).

Résultat: les ménages américains, principaux moteurs de la croissance américaine, devraient voir leur pouvoir d'achat en profiter. Leur moral est d'ailleurs au zénith, à en croire les toutes récentes études.

Ces chiffres de l'emploi sont donc de bon augure pour la croissance américaine à l'aube d'une année charnière.

La Banque centrale américaine doit décider dans les prochains mois si l'économie s'est suffisamment rétablie pour pouvoir supporter un premier relèvement des taux directeurs, maintenus proches de zéro depuis fin 2008 pour soutenir l'activité.

Elle a jusque-là dit qu'elle ferait preuve de « patience » avant de franchir le pas et scrute la conjoncture en quête de deux objectifs: une inflation annuelle de 2% et le plein emploi.

Le rapport de vendredi va « compliquer davantage la décision déjà difficile de la Fed » et pourrait la contraindre à passer à l'action dès le mois de juin, a analyse Krishna Guha, du cabinet Evercore Isi.

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