L'Allemagne a frôlé la récession

Publié le 15/05/2013 à 09:52

L'Allemagne a frôlé la récession

Publié le 15/05/2013 à 09:52

Par AFP

Photo:Bloomberg

L'économie allemande a évité de peu la récession au premier trimestre, avec une croissance anémique de 0,1% qui laisse présager une année poussive et hypothèque sa capacité à jouer un rôle moteur pour l'ensemble de la zone euro.

La faute en incombe essentiellement à l'hiver anormalement long et froid, a expliqué l'Office fédéral des statistiques, Destatis, qui a publié mercredi cette première estimation de la croissance du Produit intérieur brut (PIB). Certains secteurs comme le BTP ont beaucoup souffert de la météo.

Une série d'indicateurs positifs en provenance de l'industrie avaient fait naître ces dernières semaines l'espoir d'un rebond plus prononcé.

Mais la reprise « est loin d'être complète », commentait Christian Schulz, économiste de Berenberg Bank, relevant que les perspectives étaient sombres pour l'export, traditionnel moteur de l'économie du pays.

L'Allemagne fait malgré tout meilleure figure que la France, qui a officialisé mercredi son entrée en récession, comme les Pays-Bas et la Finlande.

Aux yeux de Berlin, « ce qui compte c'est que nous avons franchi le point bas » de la fin 2012 en renouant avec la croissance, a commenté un porte-parole du ministère de l'Économie lors d'un point de presse.

Selon Destatis, entre janvier et mars « les impulsions positives ne sont venues pratiquement que des ménages » et leur consommation, tandis que les investissements des entreprises ont continué à reculer. Le commerce extérieur « n'a eu quasiment aucun effet » sur la croissance, avec un repli à la fois des importations et des exportations. Les chiffres détaillés seront publiés la semaine prochaine.

Les économistes se consolaient en anticipant un fort effet de rattrapage. Pour Andreas Rees, d'Unicredit, le PIB du deuxième trimestre pourrait grimper de 0,6% à 0,7% « du fait des circonstances particulières qui ont artificiellement plombé l'activité économique au premier trimestre ».

Tout en tablant lui aussi sur cet effet, Johannes Gareis, de Natixis, prédit « une année de croissance poussive » en 2013, avec « des risques à la baisse » de la prévision de croissance du gouvernement, qui est de 0,5%.

Le chiffre du premier trimestre montre « que l'approche prudente adoptée dans nos prévisions de printemps était la bonne », a commenté le porte-parole du ministère de l'Économie. Le pronostic de Berlin est légèrement en deçà de celui des instituts de recherche économiques ou encore du Fonds monétaire international (FMI). Mais le ministère mise aussi sur une accélération du rythme de croissance « cette année et surtout l'an prochain ».

« Les incertitudes persistantes autour de la crise (de la dette en zone euro) vont empêcher un boom de l'économie allemande en 2013 et 2014 », tempère Timo Klein, d'IHS Global Insight. Et ce même si les fondamentaux -marché du travail solide, salaires en hausse, inflation contenue, endettement maîtrisé - sont bons, insistent tous les commentateurs.

Les partenaires de l'Allemagne fondent d'ailleurs beaucoup d'espoirs sur elle pour sortir l'Europe du marasme économique dans lequel elle s'enlise.

La chancelière Angela Merkel a signifié qu'il n'était pas question de se lancer dans des programmes de relance, mais les attentes reposent sur une hausse du pouvoir d'achat dans le pays. L'accord trouvé dans la nuit entre le syndicat IG Metall et le patronat, qui prévoit une hausse des salaires de 5,6% sur vingt mois pour 3,7 millions de salariés de l'industrie métallurgique, est à même de les nourrir.

Cependant, l'Allemagne n'a toujours pas de salaire minimum généralisé et le gouvernement actuel y est opposé.

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