Le Fonds monétaire international a reconnu mardi l'importance des efforts engagés pour maîtriser la dette publique dans le monde, tout en avertissant les États qu'ils sont encore très vulnérables aux aléas des marchés financiers.
« Malgré des avancées majeures dans le redressement durable des finances publiques, la vulnérabilité budgétaire reste considérable », écrit le FMI dans son « Moniteur des finances publiques » semestriel.
Et pour cause, relève l'institution, « les besoins de refinancement de la dette publique sont encore énormes et exposent les pays aux aléas des marchés financiers », qui pour l'heure observent « sans broncher » cet accroissement de la dette. Mais, ajoute ce rapport, les marchés pourraient renouer avec la nervosité si la poursuite de l'assainissement budgétaire devait s'interrompre ou la croissance se détériorer.
« En raison des risques accrus de dégradation de l'économie mondiale, les pouvoirs publics doivent, une fois de plus, prendre des mesures difficiles qui leur permettront de poursuivre l'assainissement des finances publiques », juge le FMI. Le Fonds met en garde toutefois contre le danger de casser la reprise par des mesures d'ajustement trop drastiques. « Si la situation financière le permet, l'ajustement doit se faire à un rythme qui correspond à l'état de l'économie », insiste le rapport.
Et, surtout, si la dégradation de la croissance dépasse « nettement » le ralentissement envisagé par le FMI dans ses dernières prévisions semestrielles publiées mardi à Tokyo, alors « les pays ayant une certaine latitude », comme la France ou le Royaume-Uni cités par le rapport, « doivent freiner l'ajustement prévu en 2013 et au-delà », précise le Fonds.
Ce rapport sur l'état des finances publiques dans le monde relève que « la plupart des pays ont beaucoup progressé dans la réduction des déficits budgétaires » et que pour près de la moitié des pays couverts par ce rapport « les déficits devraient s'établir l'an prochain à des niveaux inférieurs ou égaux à ceux d'avant la crise ».
Cette amélioration est d'ailleurs plus nette dans les pays avancés où, il est vrai, le choc de la dette publique était plus important, selon le FMI. La France, l'Australie ou le Canada devraient ainsi atteindre leur objectif de réduction de moitié de leur déficit entre 2010 et 2013, ce qui ne sera en revanche pas le cas, mais de peu, pour les États-Unis, l'Espagne ou le Royaume-Uni.
