Baisse surprise des taux par la Banque centrale américaine

Publié le 03/03/2020 à 10:44, mis à jour le 03/03/2020 à 11:13

Baisse surprise des taux par la Banque centrale américaine

Publié le 03/03/2020 à 10:44, mis à jour le 03/03/2020 à 11:13

Par AFP
L'édifice de la Fed à Washington, DC

(Photo : 123RF)

La Banque centrale américaine a abaissé ses taux par surprise mardi de 0,5 point de pourcentage sur fond d'épidémie de nouveau coronavirus et d'appels pressants de Donald Trump. 

« A la lumière de ces risques » posés par le nouveau coronavirus, la Fed « décide aujourd'hui d'abaisser ses taux d'un demi-point de pourcentage », selon un communiqué surprise publié mardi, juste après une réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G7, dont aucune annonce concrète n'était sortie mais qui promettait une action concertée. 

La décision de baisser les taux en-dehors du calendrier habituel des réunions moéntaires a été prise à l'unanimité, souligne le communiqué de la Fed. 

C'est une première depuis la crise financière de 2008. 

Le président américain Donald Trump a une nouvelle fois fustigé la banque centrale, dans un tweet, jugeant qu'elle n'allait pas assez loin et exhortant à d'autres baisses.

Les taux de la Fed se situent désormais dans une fourchette comprise entre 1% et 1,25%. 

Les marchés ne savaient pas très bien comment réagir à cette nouvelle qui a fait l'effet d'une bombe. L'indice vedette de la Bourse de New York a fortement fluctué, bondissant avant de reperdre du terrain.

La Fed dit également « surveiller étroitement l'impact du coronavirus sur l'économie », mais souligne que « les fondamentaux de l'économie américaine restent solides ». 

Cette baisse des taux vise surtout à rassurer les marchés.

Fondamentaux solides

Une réunion téléphonique des ministres des Finances et des banquiers centraux du G7, mardi matin, avait déçu, car aucune annonce concrète n'était sortie. Ils avaient simplement promis d'utiliser « tous les instruments » nécessaires pour soutenir une économie mondiale paralysée par le nouveau coronavirus. 

Vendredi, dans un rare communiqué de presse, le président de la Fed Jerome Powell avait assuré que l'institution se tenait prête à intervenir si nécessaire face aux effets sur l'économie de l'épidémie. 

La Banque centrale américaine avait entamé en décembre une pause, laissant ses taux entre 1,50 et 1,75% après trois baisses d'affilée en 2019. Et Jerome Powell avait estimé jusqu'alors que les taux d'intérêt se situaient au bon niveau. 

Mais la donne a changé en début de semaine dernière quand le nouveau coronavirus parti de Chine en décembre, a commencé à se propager comme une trainée de poudre au reste du monde. 

Cette baisse des taux était réclamée avec insistance depuis longtemps par le président américain, coutumier des attaques contre la Fed. 

Dans la nuit de lundi à mardi, il avait d'ailleurs pointé dans un tweet que la Banque centrale australienne avait baissé ses taux d'intérêt et qu'elle assouplirait encore sa politique monétaire pour compenser la situation et le ralentissement du coronavirus en Chine.

« Ils sont tombés à 0,5%, un niveau record. D'autres pays font la même chose, sinon davantage. Notre Réserve fédérale nous fait payer des taux plus élevés que beaucoup d'autres, alors que nous devrions payer moins », avait déploré le président. 

L'épidémie du virus Covid-19 paralyse des pans entiers de l'économie de dizaines de pays, principalement la Chine, avec la fermeture d'usines, d'écoles, annulations de vols, de conférences, salons et rencontres sportives ou encore l'interdiction de grands rassemblements. 

Selon l'OCDE, la croissance mondiale ne devrait pas dépasser 2,4% cette année alors que l'organisation internationale tablait encore sur 2,9% avant l'épidémie, ce qui était déjà le plus faible niveau depuis la crise financière de 2008-2009. 

En Chine, la croissance pourrait tomber à 4,9% son plus faible niveau depuis 1990.

Dans le monde on recense plus de 92 000 cas, dont 3 127 décès et 77 pays et territoires sont touchés, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi.

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