" Il est beaucoup trop tôt pour se soucier de l'inflation " - Ed Devlin, vice-président exécutif chez PIMCO Canada

Publié le 26/02/2011 à 00:00, mis à jour le 03/03/2011 à 11:31

" Il est beaucoup trop tôt pour se soucier de l'inflation " - Ed Devlin, vice-président exécutif chez PIMCO Canada

Publié le 26/02/2011 à 00:00, mis à jour le 03/03/2011 à 11:31

Par Dominique Beauchamp

Le prix des denrées frôle des sommets historiques. Cette flambée n'entraînera-t-elle pas une poussée néfaste de l'inflation, qui affaiblira la valeur des obligations ?

En réalité, la hausse du prix des denrées est l'équivalent d'une taxe à la consommation. Elle peut donc contribuer à ralentir la croissance économique et à freiner la hausse des taux d'intérêt. Aux États-Unis, la banque centrale s'inquiète davantage du chômage et ne montera pas son taux directeur hâtivement. Au Canada, la banque centrale est aux aguets, mais la force du huard agit à sa place en ralentissant l'économie. Il est beaucoup trop tôt pour s'inquiéter d'une réelle poussée de l'inflation et des taux, surtout en Amérique du Nord.

Vous lancez des fonds obligataires destinés au grand public, à un moment où les taux d'intérêt à court terme approchent de zéro. Les rendements prévus sont aussi faibles. Pourquoi ?

Ce n'est évidemment pas le moment idéal pour investir dans les obligations. Les épargnants doivent diminuer leurs attentes de rendement, parce qu'ils ne peuvent plus compter autant sur des gains en capital tirés des obligations pour éponger leurs pertes, lorsque la Bourse recule. Toutefois, pour la préservation du capital, les obligations joueront encore très bien leur rôle. Un rendement de 1,8 % supérieur à l'inflation provenant des obligations canadiennes est bien mince, mais ça reste mieux que des pertes potentielles à la Bourse. Pour atteindre leurs objectifs de retraite, les investisseurs devraient épargner davantage au lieu de prendre plus de risques.

Pour ajouter de 1 à 1,5 % au rendement de vos portefeuilles, vous achetez des obligations de sociétés et des obligations des pays émergents. N'est-ce pas plus risqué ?

Notre stratégie consiste à trouver les titres à revenu fixe qui offriront les rendements les plus solides, même en cas de stress financier. Nos analyses nous mènent donc vers des titres qui procurent des rendements suffisamment élevés et sûrs pour compenser le risque assumé. Or, les obligations de sociétés canadiennes sont parmi les plus chères du monde. Nous préférons les obligations provinciales, au Canada, les contrats d'échange de taux, au Brésil, et les obligations de banques telles que Citigroup, aux États-Unis, par exemple.

CV

Nom : Edward Devlin

Âge : 46 ans

Fonction : Vice-président exécutif

Entreprise : PIMCO Canada

Edward Devlin est responsable des portefeuilles canadiens de titres à revenu fixe depuis qu'il s'est joint à PIMCO, en 2006. Il partage son temps entre Toronto, Londres et Newport Beach, en Californie.

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