Rona: de futurs gains plus difficiles à arracher


Édition du 23 Août 2014

Rona: de futurs gains plus difficiles à arracher


Édition du 23 Août 2014

Par Dominique Beauchamp

Un actionnaire redevenu satisfait

Richard Fortin, gestionnaire chez Franklin Bissett Management, un important actionnaire de Rona, avec 2,3 millions d'actions, voit les choses autrement, deux ans après avoir vertement critiqué la société pour son refus catégorique de considérer l'offre de 14,50 $ par action de Lowe's.

«Il y a plusieurs façons de créer de la valeur. Le redressement opérationnel nous impressionne. Le changement de la culture, plus axée sur le rendement aux actionnaires que sur les parts de marché, nous plaît aussi», explique-t-il en entrevue aux Affaires.

Rona a déjà racheté 7 % de ses actions à un cours inférieur à sa valeur intrinsèque, ce qui est rentable pour les actionnaires, ajoute le gestionnaire de Calgary. Il reste encore 59 millions de dollars au programme de rachat actuel.

Tant que les dirigeants de Rona continueront d'améliorer l'exploitation, les marges, et de bien répartir le capital, M. Fortin entend conserver ses actions. «Gonfler le chiffre d'affaires ou gagner des parts de marché n'est pas ce qui importe aux actionnaires. L'essentiel, c'est que sa valeur intrinsèque croisse avec l'amélioration de son exploitation et de ses rendements financiers», explique-t-il.

Le repositionnement des 16 magasins Réno-Dépôt au Québec rapporte déjà des dividendes : les ventes comparables pour ces magasins ont recommencé à croître.

«Pour un investissement de 1,5 M$ par magasin, c'est une bonne utilisation du capital. S'ils réussissent à reproduire ça avec les magasins ontariens, l'effet sur les rendements futurs sera appréciable», prévoit M. Fortin.

Rona élabore des plans pour convertir un certain nombre des 11 magasins à grande surface ontariens fermés au concept Réno-Dépôt.

Rona continue d'exercer un contrôle serré de ses dépenses générales et administratives, et améliore sa gestion des stocks et de son fonds de roulement.

Encore loin de la valeur «juste» de 15 $ à 19 $ d'il y a deux ans

La pression sur le trio composé de Robert Chevrier, président exécutif du conseil, de Robert Sawyer, président, et de Dominique Boies, chef de la direction financière, est forte depuis qu'ils ont été choisis pour mener le redressement de Rona par la Caisse de dépôt et placement du Québec et Invesco Trimark, ses deux plus importants actionnaires. M. Sawyer se donne encore trois ou quatre ans pour compléter la relance de Rona.

Ces dirigeants doivent prouver qu'ils peuvent faire beaucoup mieux que l'offre de 14,50 $ de Lowe's en 2012 que tous jugeaient alors bien insuffisante. À cette époque, les financiers évoquaient que la valeur «juste» de Rona était de 15 à 19 $.

«Si Rona peut retrouver une marge d'exploitation de 8 % (comme celle de 2005 à 2007), son bénéfice pourrait doubler à 1,51 $ par action et son titre pourrait atteindre de 19 à 21 $», évalue M. Shreedhar, dans un scénario optimiste.

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