Le marché haussier souffle ses neuf bougies, sans fanfare

Publié le 09/03/2018 à 15:47

Le marché haussier souffle ses neuf bougies, sans fanfare

Publié le 09/03/2018 à 15:47

Par Dominique Beauchamp

Le 9 mars marque le neuvième anniversaire du marché haussier qui débuté à pareille date en 2009, à la suite d’une saignée historique de 57% en 19 mois.

Depuis mars 2009, le S&P 500 a quadruplé (un gain de 305% et un rendement total de 389% avec les dividendes).

Même en calculant le rendement à partir du sommet du 13 juillet 2007, le S&P 500 a procuré un rendement de 122% ou de 11,1% par année pendant ces 11 ans.

Bien que les indices américains saluent aujourd’hui la forte création d’emplois en février aux États-Unis sans flambée des salaires, aucune fanfare n’accompagne cet anniversaire parce que les investisseurs cherchent plutôt à flairer ce qui pourrait mettre fin à la fête: trop d’inflation, des hausses de taux trop rapides, une guerre commerciale ou tout simplement des attentes trop élevées pour les profits des entreprises qui composent les indices.

Bank of America Merrill Lynch nous rappelle que 116 séances de gains de plus hisseraient d'ailleurs ce marché haussier devant le plus long jusqu’ici, celui qui a couru entre 1987 et 2000.

D’autres éléments attirent l’attention. Le Nasdaq s’offre seul un nouveau record, le 9 mars, après avoir rebondi de 11% depuis le creux de la dernière correction, le 8 février.

La valeur du secteur de la technologie a franchi le cap de 25% de la valeur de l'indice élargi S&P 500, du mais vu… depuis la bulle internet de 2000.

«Même le secteur financier n’avait pas atteint cette marque de 25% lors de la bulle de l’immobilier en 2017», précise Bespoke Investment Group.

Cette fois, le secteur de la technologie s’échange à un multiple de 19 fois les bénéfices par rapport au zénith de 60 fois observé en mars 2000.

Ceci dit. Cinq sociétés s’approprient la moitié des gains depuis le 8 février: Apple, Amazon, Google, Microsoft et Intel, faisant dire à un observateur qu’il faudra trouver un autre acronyme que FANG pour identifier cette élite, puisque Netflix et Facebook ne figurent pas dans cette quintette.

La valeur du secteur de la technologie du S&P 500 additionnée à celle d’Amazon atteint aussi 7 000 milliards de dollars américains. C’est plus que la valeur de 5 600 milliards de dollars de tous les marchés émergents et de 4 900 milliards de tous les marchés de la zone euro, ajoute Bank of America Merrill Lynch.

Fort heureusement aussi, quelque 11% du rendement annuel composé de 19,3% du S&P 500 depuis neuf ans, est attribuable à la progression des profits des entreprises, malgré plusieurs crises en cours de route, rappelle pour sa part Capital Economics, de Londres.

Les bénéfices des titres de technologie du S&P 500 devraient croître de 31% en 2018, prévoit le consensus.

L’économiste John Higgins résume bien le portrait de la situation: «Tant que l’économie américaine se porte bien, il est peu probable que la Bourse casse. L’économie pourrait même connaître un regain de vie grâce à la baisse des impôts et aux autres mesures de relance. N’empêche qu’avec une économie près du plein emploi, toute hausse de la demande (pour les biens et services) risque plus d’attiser l’inflation que la cadence de l’économie. Inévitablement, un resserrement monétaire affaiblira donc l’activité économique en 2019 ou en 2020, et même provoquer une éventuelle récession».

 

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