La baisse du prix du pétrole pourrait être néfaste pour la Bourse

Publié le 12/11/2014 à 18:16

La baisse du prix du pétrole pourrait être néfaste pour la Bourse

Publié le 12/11/2014 à 18:16

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

Mis à part les entreprises du secteur pétrolier, il semble que toutes les autres profitent de la baisse du prix du pétrole, car les investisseurs ne cessent de pousser les marchés boursiers vers de nouveaux sommets. Mais ne s’agirait-il pas d’un cas où l’on ne voit que l’arbre plutôt que la forêt?

Il est facile en effet de se réjouir de la baisse du prix du pétrole brut, qui est passé de 105 $US le baril à 77$ pour le West Intermediate en quelques mois seulement. Selon une étude de Barclays que rapporte Patti Domm, chroniqueuse à CNBC, une chute de 20% du prix du pétrole devrait se traduire par une baisse de 40 milliards des dépenses en investissement des entreprises du secteur.

Mais son impact sur l’économie sera rapidement compensé par le fait que cette baisse de prix entraîne aussi une économie de 70 milliards pour les consommateurs. «Sur l’ensemble de l’économie, nous croyons que les bénéfices pour les consommateurs surpassent aisément l’impact négatif de la baisse des investissements des sociétés pétrolières», concluent les analystes de Barclays.

Plusieurs observateurs expliquent la baisse du prix du pétrole par l’augmentation de la production américaine, propulsée par l’utilisation de la fragmentation. Mais si l’offre de pétrole est supérieure, il ne faudrait pas non plus oublier l’autre côté de l’équation, soit celui de la demande, prévient Ismaël Chiadmi, vice-président principal chez Montrusco Bolton. «La baisse du prix du pétrole est d’abord le reflet de la faiblesse de l’économie mondiale, ce qui n’augure pas trop bien pour les marchés boursiers», estime-t-il.

Bien que les autorités monétaires prennent d'importantes mesures pour combattre la déflation, la baisse du prix du pétrole est peut-être le signe que ces efforts seront vains, craint M. Chiadmi. «Il semble que la courbe de Phillips soit bien morte», ironise-t-il. La courbe de Philips met en évidence une relation inverse entre le taux de chômage et l’inflation. Lorsque le taux de chômage baisse, en principe l’inflation augmente, car tous ces nouveaux travailleurs viennent gonfler les dépenses de consommation. Or, bien que le taux de chômage soit maintenant en bas de 6% aux États-Unis, le pays a encore de la difficulté à atteindre l’objectif de 2% d’inflation.

Ailleurs dans le monde, les menaces de déflation sont bien réelles. En Chine par exemple, certains chiffres ont de quoi inquiéter. Les prix de gros ont chuté de 2,2% en octobre comparativement à l’année précédente. Il s’agit du 32e mois consécutif où l’on observe une déflation dans le secteur industriel, note dans son blogue Jon Hilsenrath, correspondant économique en chef pour le Wall Street Journal. «Cette persistante déflation des prix à la production suggère l’existence d’une forte surcapacité de production», juge-t-il.

La Chine est la grande inconnue pour l’économie mondiale en 2015, selon lui. «Ses problèmes de surcapacité pèsent sur la croissance mondiale, poussent à la baisse l’inflation dans le monde, et augmente le risque que l’on assiste à un nouveau choc économique et financier à l’échelle mondiale», conclut-il.

 

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