Les marchés ont perdu en deux jours l'équivalent de ce qu'ils avaient perdu en six mois, au lendemain du tremblement de terre de Kobe en 1995. Photo: Bloomberg

Les principaux marchés boursiers de la planète devraient finir par remonter plus tôt que tard, après la descente aux enfers provoquée par le tremblement de terre du Japon, vendredi dernier.

C’est du moins l’avis de Frédéric Imbeault, vice-président, marchés asiatiques, d'Hexavest, un gestionnaire de portefeuille de Montréal, ajoutant que les marchés asiatiques constituent plus que jamais une aubaine, et ce malgré le regain observé à la Bourse de Tokyo aujourd’hui.

La Bourse nipponne a clôturé sa séance d’aujourd’hui avec un gain de 5,7%, un premier gain enregistré depuis le tremblement de terre de magnitude 8,9 sur l’échelle de Richter, le plus important enregistré depuis 140 ans. Pour l’heure cependant, les Bourses de Francfort, Paris et Londres n’ont pas suivi ce mouvement à la hausse de la Bourse du Japon. Il en va de même de Toronto et de New York, qui viennent de débuter la journée.

Qu’à cela ne tienne. Historiquement, explique M. Imbeault, les catastrophes naturelles sont ressenties sur les marchés que sur des périodes relativement courtes. Après un mouvement quasi naturel de prise de profit et de transfert vers des titres plus défensifs, les marchés ont tendance à reprendre leurs pertes.

Mouvement émotif

La situation actuelle diffère sensiblement du fait que le tremblement de terre fut suivi de tsunamis qui entraînèrent des dégâts importants à nombre de centrales nucléaires. Ces dégâts ont déjà provoqué des fuites radioactives, lesquelles font craindre des accidents nucléaires de plus forte intensité.

Les marché ont réagit fortement, perdant en un peu plus de deux séances pas moins de 20%, soit l’équivalent qu’avait perdu les marchés en six mois, après le tremblement de terre de Kobe, en 1995. Ce qui fait dire à M. Imbeault, que les marchés ont réagi avec une «forte dose d’émotivité».

«Dès que l’inquiétude relative à un accident nucléaire se dissipera, croit-il, les investisseurs vont redevenir plus confortables avec la situation, faisant de ce fait rebondir les indices.»

Des titres de qualité à prix d'aubaine

De son point de vue, les marchés asiatiques regorgent de titre de grande qualité qui ont vu leur prix chuté ces derniers jours et qui se transigent aujourd’hui à une fraction de leur valeur réelle,

Au nombre d’entre-eux, ce dernier cite des compagnies comme Toyota, Nissan et Honda. «Je ne crois pas que des arrêts temporaires de production devraient provoquer d’aussi importantes pertes de capitalisation boursière, allant parfois jusqu’à 20%.»

Le secteur bancaire asiatique, plusieurs titre pharmaceutiques présenteraient aussi de belles occasions d’investissement. Le secteur de la construction paraît lui plus volatile, après une remontée rapide des titres en début de semaine, le secteur s’est mis à reperdre tous ses gains.