Dorel ne chôme pas en attendant l'éventuelle mise en vente

Publié le 27/05/2017 à 08:04

Dorel ne chôme pas en attendant l'éventuelle mise en vente

Publié le 27/05/2017 à 08:04

Par Dominique Beauchamp

Il n’est pas question pour le fabricant familial de poussettes, de vélos et de meubles Industries Dorel de fermer son capital comme l’ont récemment choisi Canam et Lumenpulse citant la pression des investisseurs à court terme.

«Nous avons déjà regardé ce scénario dans le passé, mais ce n’était pas la bonne formule pour nous. Il est certain qu’un jour nous devrons vendre, car il n’y a pas de deuxième génération dans l’équipe de direction», a admis bien candidement Jeffrey Schwartz, 54 ans, le cadet des trois frères qui contrôlent Dorel, en marge de l’assemblée annuelle.

Pourtant, Industries Dorel(DII.B, 34$) se négocie au même cours qu’en 1999 et tout près de sa valeur comptable de 32,89$.

En outre, la société de Westmount n’a pas émis d’actions depuis des lunes et finance ses acquisitions en puisant dans ses fonds internes et faisant appel à la dette.

Si les analystes jugent que son action est déjà bien évaluée en fonction de la croissance et du rendement du capital modestes de l’entreprise, ses nombeuses marques mondiales pour les articles pour enfants et les vélos ont une valeur économique que sa valeur boursière de 1,1 milliard de dollars ne reflète peut-être pas pleinement.

Certains y croient puisque les investisseurs institutionnels Letko, Brosseau & Associés de Montréal et Fidelity Management & Research de Boston et ont respectivement accumulé 15% et 14,4% des actions B à droits de vote subalterne de Dorel.

Le recul du huard donne aussi plus de valeur à ses profits exprimés en dollars américains et au dividende de 1,20$ versé en dollars américains, a aussi rappelé Jeffrey Schwartz, aux actionnaires réunis à l’assemblée annuelle du 25 mai.

Combattre l’inertie nord-américaine à l’étranger

Une mise en vente n’est pas pour demain, assure le vice-président directeur et chef des finances Jeffrey Schwartz.

Au contraire, les dirigeants redoublent d’efforts pour donner une nouvelle impulsion à leur entreprise et procurer du rendement à leurs actionnaires, dans une industrie impitoyable où même des clients tels que Wal-Mart se démènent.

«Le marché américain de la consommation est difficile et compétitif. C’est pourquoi nous nous tournons vers l’Amérique latine et l’Asie. Non seulement, ces marchés nous fournissent de la croissance, mais aussi de meilleures marges», indique pour sa part Martin Schwartz, le PDG de 68 ans, de Dorel.

Le PDG de Dorel, Martin Schwartz et sa famille ont l'emprise sur 55% des droits de vote de leur entreprise. (Photo: Dorel)

L’entreprise de Westmount réalise déjà plus de la moitié de son chiffre d’affaires de 2,6 milliards de dollars américains à l’extérieur de l’Amérique du Nord.

En Amérique latine, Dorel connaît une croissance de ses revenus de plus de 10%, même au Brésil où ses concurrents sont en repli à cause de la récession et de la crise politique du pays.

«Nous avons les produits, les stocks et le capital pour gagner des parts dans ce marché où nous espérons bientôt prendre le premier rang comme au Chili et en Colombie», précise Jeffrey Schwartz.

Au Mexique, où Dorel a mis les pieds il y a deux ans avec un centre de distribution, elle occupe le troisième rang de l’industrie des produits pour enfants.

Les deux frères se montrent aussi optimistes concernant les derniers-nés des produits tant chez Dorel Produits de puériculture que chez Dorel Sports.

Schwinn et Cannondale ont lancé de nouveaux vélos de bas et de haut de gamme l’an dernier tandis que Quinny et Maxi-Cosi lancent cette année de nouvelles poussettes, balançoires et sièges d’autos encore plus fonctionnelles.

Coup de barre majeur l’an dernier

Dorel a dû donner un nouveau coup de barre à ses divisions juvénile et de vélo qui ne performaient plus à la hauteur des objectifs en raison de difficultés internes et externes qui ont pesé sur les revenus et les marges.

Pour Dorel Produits de puériculture, Martin Schwartz a évoqué un nouveau «sentiment d’urgence» pour accélérer la mise en marché de nouveaux produits et stimuler les ventes.

Il y a six mois, M. Schwartz a confié la relance de cette division à Nicolas Duran qui dirigeait le marché de l’Amérique latine depuis 2012.

Dorel a aussi créé un nouveau poste de chef de la recherche et du développement. «Il nous vient de Whirlpool et de Tata Motors et revoit déjà le processus de planification à partir de Boston. Nous devons être plus proactifs et agiles pour répondre plus rapidement aux besoins du marché et mieux convertir les données de nos clients en nouveaux produits», a expliqué le grand patron.

La division des vélos est aussi en mode relance après deux années difficiles qui ont été marquées par un recul des ventes, le déstockage de la part des détaillants et des rabais importants.

«Il nous a fallu faire des ajustements importants», reconnaît Martin Schwartz. L’objectif de la rationalisation est de réorganiser la division pour qu’elle soit rentable même lorsque les conditions du marché sont au plus mal», dit-il.

En Chine, où l’usine a connu d’importants problèmes de production qui lui ont fait rater des ventes de nouveaux modèles de vélos, Dorel vient de remplacer le responsable local de l’usine par un opérateur expérimenté.

Martin Schwartz y a aussi dépêché pour deux ans un responsable de la fabrication de son usine de Colombus, en Indiana.

En plus, un nouveau responsable de la qualité a été recruté au campus de Zhongshan qui abrite aussi maintenant le centre mondial pour l’ensemble des produits de puériculture de Dorel.

Enfin, Dorel a transféré la direction de la division juvénile en Chine au responsable de la région de l’Australie et de l’Asie du Sud-est qui était auparavant pilotée de l’Europe.

«Non seulement, les cadres sont désormais sur le même fuseau horaire, mais Dean Jennings a obtenu d’excellents résultats dans ses marchés», ajoute Jeffrey Schwartz.

2017, l'année de la relance?

Les deux dirigeants ont bon espoir que la restructuration, qui a commencé à donner des résultats au cours des deux derniers trimestres, donnera plus de fruits cette année.

Pour prendre la mesure des progrès, les actionnaires doivent suivre le bénéfice d’exploitation, l’étalon de son industrie.

Le printemps frais donnera du fil à retordre à la relance des ventes de Dorel Sports, mais les deux dirigeants assurent que la restructuration de 5M$ prépare mieux cette division à cette éventualité.

L’impact des nouveaux produits pour enfants se fera surtout sentir à la deuxième moitié de l’année parce que leur lancement en Europe commence à peine alors que la Chine, la Corée du Sud et le Japon suivront plus tard dans l’année.

Dorel a aussi refinancé une dette, qui économisera annuellement 4M$US ou de 0,10 à 0,13$US par action en frais d’intérêts. Sa dette a aussi diminué de 96M$US l'an dernier..

Enfin, les importants frais associés à la responsabilité civile des produits encourus en 2016 ne devraient pas se répéter.

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