À la recherche de " châteaux forts "

Publié le 07/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 15:51

À la recherche de " châteaux forts "

Publié le 07/05/2011 à 00:00, mis à jour le 20/05/2011 à 15:51

Par Dominique Beauchamp

On les appelle des châteaux forts. D'autres diraient que ce sont des entreprises qui ont un avantage concurrentiel durable. Leurs caractéristiques ? D'abord, elles sont rares. Ensuite, la plupart ont un bilan sain, possèdent de bons brevets et peuvent augmenter leurs prix plus facilement que d'autres. De plus, elles sont capables de créer de la valeur. À ce stade de la reprise boursière, ces châteaux forts sont plus aptes à affronter une conjoncture encore incertaine, fait valoir Morningstar. La firme de recherche a déniché exclusivement pour Les Affaires cinq titres qui, en plus d'être peu chers, obtiennent une cote cinq étoiles.

Pour choisir les entreprises à l'épreuve de la concurrence, Morningstar fait appel à ses 90 analystes. Que font-ils ? Ils évaluent les entreprises américaines en recherchant les attributs qui leur donnent un avantage concurrentiel durable.

" C'est un processus d'analyse robuste. Des 1 700 sociétés suivies par l'ensemble de nos analystes, 160 réussissent le test. Un comité établit quelles entreprises cumulent le plus de caractéristiques propres aux championnes de la concurrence ", explique Paul Larson, stratège, actions, chez Morningstar.

L'analyse comprend, dans le bilan des entreprises, la valeur attribuée aux marques de commerce et aux brevets.

Les analystes étudient aussi la capacité des entreprises d'imposer ou de relever leurs prix de vente, dans leur industrie respective. Ou encore, ils examinent la structure des coûts d'exploitation, puisque les fabricants et les fournisseurs de services ayant les coûts les plus bas et bénéficiant d'économies d'échelle ont souvent un avantage concurrentiel durable sur leurs rivaux.

Si les clients d'une entreprise subissent des coûts élevés pour changer de fournisseur, cela présente aussi un avantage concurrentiel pour cette dernière, indique M. Larson, en donnant l'exemple de Cisco Systems, dont les équipements de réseau effectuent les tâches essentielles et critiques de ses clients.

Certaines entreprises bénéficient aussi de " l'effet de réseau ", un phénomène par lequel la valeur du réseau d'affaires croît avec chaque nouveau client, fournisseur ou partenaire. " Par exemple, eBay compte le plus grand nombre de vendeurs, parce que l'encanteur virtuel affiche aussi le plus grand nombre d'acheteurs ", illustre M. Larson.

En fin de compte, ces attributs se reflètent dans un ratio financier : l'écart entre le rendement que l'entreprise obtient sur le capital qu'elle investit et son coût en capital (soit les intérêts sur la dette et le coût d'émission des actions). Une entreprise crée de la valeur lorsqu'elle tire de son capital investi un rendement supérieur à ce qu'il lui en coûte.

" Ce n'est pas tant l'ampleur de l'écart qui est important, mais sa constance. On essaie de trouver les entreprises les plus susceptibles de faire croître la valeur économique de leurs bénéfices au cours des 20 prochaines années ", précise M. Larson.

Les sociétés qui réussissent à créer de la valeur de façon durable possèdent ce que l'investisseur légendaire Warren Buffett appelle un " economic moat ", faisant une analogie entre les douves qui protégaient les châteaux et les avantages concurrentiels qui permettent aux meilleures entreprises de préserver leurs parts de marché et leur rentabilité à long terme.

" Une entreprise vraiment exceptionnelle doit avoir un avantage concurrentiel durable qui protège ses excellents rendements du capital investi ", a écrit Warren Buffett dans le rapport annuel 2007 du conglomérat Berkshire Hathaway.

Parmi les 160 entreprises américaines qui peuvent se targuer d'être de petits châteaux forts, Morningstar propose ci-contre les cinq titres qui, en plus d'être peu chers, obtiennent une cote cinq étoiles reflétant la confiance des analystes dans leur valeur économique.

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