Remettre la finance à sa place !

Publié le 10/07/2012 à 09:31, mis à jour le 18/11/2016 à 15:30

Remettre la finance à sa place !

Publié le 10/07/2012 à 09:31, mis à jour le 18/11/2016 à 15:30

Pourquoi donc cette relative complaisance des régulateurs ? Serait-ce l’aboutissement normal de l’immense contribution financière aux partis politiques consentie par l’industrie financière ? En effet, l’industrie financière américaine investit quelque $300 millions par année dans les deux partis politiques en plus de dépenser quelque $500 millions par année depuis 2008 en activités de lobbying.

Serait-ce plutôt que l’industrie financière ayant été si profondément dérèglementée (un juste rendement pour toutes ces sommes investies) beaucoup de manigances, qui auraient naguère mené à des inculpations, sont désormais légales ; immorales peut-être mais pas illégales.

Il faut bien admettre que les agissements pervers dans le secteur financier donnent des munitions à ceux qui veulent en découdre avec notre système capitaliste. Le capitalisme, écrivait Karl Marx (1818-1883), porte en lui-même, le germe de sa destruction. La cupidité et l’appât du gain qu’il engendre sont les ennemis de la cohésion sociale et de la moralité. Pour Marx, le capitalisme représente une force irrésistible, ultimement nocive et cruelle, qui ne peut être canalisée, encadrée ou réglementée. Il faut donc l’abolir, l’éliminer, l’interdire. Marx proposait un système dit socialiste ou communiste pour remplacer, écrivait-il, ce système injuste et pernicieux appelé capitalisme.

Or, quels que furent les bons sentiments qui animaient Marx, son système, lorsque soumis à l’épreuve de la société réelle, s’avéra un échec monumental et cruel dans les pays de l’Europe de l’est et de l’ex-URSS. Depuis cette expérience, les vertus des marchés privés de biens et services sont généralement admises et prêtent peu au débat en nos temps.

À propos de ce blogue

Yvan Allaire, Ph. D. (MIT), MSRC, est président exécutif du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance(IGOPP) et professeur émérite de stratégie à l’UQÀM. M. Allaire est le co-fondateur du Groupe SECOR, une grande société canadienne de conseils en stratégie (devenue en 2012 KPMG-Sécor) et de 1996 à 2001, il occupa le poste de vice-président exécutif de Bombardier. Il fut, de 2010 à 2014, membre et président du Global Agenda Council on the Role of Business – Forum économique mondial (World Economic Forum). Profeseur Allaire est auteur de plusieurs ouvrages et articles sur la stratégie d’entreprises et la gouvernance des sociétés publiques et privées.

Yvan Allaire

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