Google Streetview: je n'avais rien demandé

Publié le 07/03/2010 à 19:59

Google Streetview: je n'avais rien demandé

Publié le 07/03/2010 à 19:59

Bien sûr, ce n’est qu’une anecdote…

Mais, en ce qui concerne Google Streetview, je n’ai rien demandé, je n’ai pas demandé, ni apprécié, d’être photographié devant ma résidence sans mon consentement…

Retour en arrière…

L’été dernier j'étais invité à l'émission de Richard Martineau à LCN où j'avais dénoncé les problèmes reliés à la protection de la vie privée en lien avec Streetview. À cette époque, Google était à photographier le Québec. Les gens de Google avaient, certes, pris quelques mesures afin d’aviser que les rues des villes du Québec seraient passées au peigne fin mais, que faire si l’on doit sortir et que l’on ne désire pas être photographié? Après le travail je file à la maison et, en arrivant je rencontre mon voisin, juriste, avec qui j’échange sur l'entrevue que je viens de terminer quelques heures plus tôt à LCN. Il avait lui-même vu l’émission et nous étions à échanger sur les limites entre la vie privée et l’espace public. Au même moment, le véhicule de Google passe devant nous et capte nos images. Sur le coup, nous avons souri. Puis nous avons réalisé que nous venions d’être immortalisés pour la postérité sans notre consentement; nous avons cessé de sourire…

Ainsi, j’ai été photographié devant chez-moi, quelques heures après avoir dénoncé publiquement le procédé de Google. L’ironie m’est restée en travers de la gorge.

En racontant cette anecdote, les tenants du web à tout prix me répondent habituellement que « lorsque l’on n'a rien à cacher on ne soucie pas de ce genre de choses »… Évidemment, ce sont les mêmes personnes qui étalent leur vie privée sur Facebook, alors…

Pourtant, à ce que je sache, dans notre pays gouverné par les nombreuses chartes de droits et de libertés qui, parfois, nous poussent dans des raisonnements disputables, on ne demande jamais, avant d’interpréter ces chartes, si « on a quelque chose à cacher »…

Tous s’entendent habituellement pour dire que la vie privée est un bien précieux qui a été acquis au prix de nombreux efforts. Le Commissaire à la vie privée du Canada en donne annuellement des exemples éloquents. Pourtant, il semblerait que la vie privée soit un de ces biens précieux auquel plusieurs semblent être prêts à renoncer sans rien dire. Pour reprendre l’exemple cité plus haut, c’est bien certain que si on est prêt à montrer sa vie à tous sur Facebook on n’est habituellement pas soucieux de sa vie privée mais, si on est de ceux qui préfèrent garder une vie privée, à laquelle on a droit, que doit-on faire?

Peut-on accepter sans argumenter que la deuxième entreprise la plus admirée au monde dont le slogan est « Don’t be evil » réduise notre vie privée à néant par sa seule décision?

Je ne le crois pas.

Même si Streetview est un service intéressant à plus d’un titre, je crois que Google devrait aller plus loin dans la protection de la vie privée, c’est-à-dire au-delà de simplement brouiller le visage des individus photographiés sur Streetview.

Google : Don’t be evil

Il faudrait que quelqu’un s’en rappelle…

 

Institut québécois d’éthique appliquée

 

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