Oubliez Trump, voici ce qui dicte la direction que prend la Bourse

Publié le 09/11/2016 à 11:38, mis à jour le 09/11/2016 à 14:15

Oubliez Trump, voici ce qui dicte la direction que prend la Bourse

Publié le 09/11/2016 à 11:38, mis à jour le 09/11/2016 à 14:15

Photo: 123rf.com

BLOGUE. Le monde a eu droit à tout un choc ce matin avec la victoire de Donald Trump à titre de président des États-Unis. Comment réagir à une telle surprise? Surtout qu’un investisseur est plutôt dans le noir quant à la direction que prendra M. Trump concernant les grandes questions économiques. Il a bien sûr indiqué qu’il comptait dépenser davantage pour relancer l’économie, réduire les impôts des particuliers, renégocier les ententes de commerce internationales du pays et réduire la réglementation qui régit les entreprises, mais sait-on vraiment ce qui s’en vient?

Pour l’investisseur, l’élection de Trump signifie incertitude et les marchés boursiers sont notoirement allergiques à toute incertitude. Il faut à mon avis s’attendre à une période de plus grande volatilité au cours des prochains mois. Certains secteurs pourraient bien faire alors que d’autres pourraient souffrir, dépendamment des orientations à venir de la nouvelle administration.

Pour ma part, dans l’incertitude, j’aime bien me demander ce que ferait un investisseur intelligent comme Warren Buffett. Et après réflexion, deux citations de sa part me viennent à l’esprit:

«J’essaie d’acheter des actions dans des entreprises tellement extraordinaires que même un idiot pourrait diriger. Parce que tôt ou tard, un idiot les dirigera.»

Quoi qu’on en dise, les États-Unis sont une machine économique et capitaliste exceptionnelle qui devrait poursuivre sa croissance à long terme.

En outre, il y a souvent un monde de différence entre un discours électoraliste et celui d’un président: le discours de victoire d'hier soir de M. Trump d’hier était sensiblement plus modéré que ceux des derniers mois. De plus, pour la plupart des décisions, la véritable source de pouvoir est entre les mains des membres du Congrès et du Sénat.

«À long terme, les nouvelles du marché boursier seront bonnes. Au cours du 20ème siècle, les États-Unis ont enduré deux guerres mondiales et d’autres conflits militaires traumatiques et coûteux; la Grande dépression; près d’une douzaine de récessions et paniques financières; des chocs pétroliers; une pandémie; la démission d’un président disgracié. Et pourtant, le Dow est passé de 66 à 11 496.» 

Historiquement, il n’a jamais été payant de miser contre les États-Unis. Ou contre la Bourse.

De plus, je crois personnellement qu’il faut autant que possible faire abstraction des manchettes politiques et se concentrer sur ce qu’on peut contrôler en tant qu’investisseur: les sociétés dans lesquelles on a investi.

Au lendemain de l’annonce de l’élection de Trump, les résultats financiers de deux des sociétés que nous possédons dans nos portefeuilles ont été publiés.

Plutôt que de me poser des questions sur les impacts de l’élection de Trump sur les marchés boursiers, j’ai bien l’intention de me concentrer sur ces résultats et sur ceux à venir des autres sociétés que nous détenons en portefeuille.

Car à long terme, ce sont les bénéfices des entreprises qui dictent la direction que prend la Bourse et non ce que peut dire ou faire un président américain.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et chef des placements chez COTE 100, une boutique de gestion de portefeuille. Il est également éditeur de la Lettre financière par COTE 100, publiée mensuellement depuis 1988.

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