Votre équipe a connu un échec cuisant? Tant mieux!

Publié le 25/01/2016 à 06:10

Votre équipe a connu un échec cuisant? Tant mieux!

Publié le 25/01/2016 à 06:10

Pour s'en faire une idée, ils ont dans un premier temps demandé à une centaine de Républicains (catholiques) et à une centaine d'Unionistes (protestants) d'Irlande du Nord de bien vouloir répondre à un questionnaire détaillé à propos de leur expérience du conflit nord-irlandais, qui a duré toute la seconde moitié du 20e siècle. Objectifs : d'une part, évaluer l'importance du traumatisme de chacun; d'autre part, estimer le degré de fusion identitaire de chacun avec sa communauté.

Dans un deuxième temps, ils ont présenté le même type de questionnaire à une centaine de victimes directes ou indirectes de l'attentat du marathon de Boston, qui était survenu le 15 avril 2013 et qui avait fait trois morts et 264 blessés. Les participants à cette expérience n'ont, bien sûr, pas tous été blessés à cet occasion, mais cela ne les a pas prémuni pour autant de tout traumatisme, du simple fait qu'ils étaient soit présents sur les lieux, soit résidants non loin de là à ce moment-là.

Enfin, ils ont regardé s'il y avait le moindre lien de cause à effet entre le fait de vivre une expérience traumatisante et le fait de ressentir un sentiment d'appartenance avec ceux qui ont vécu la même chose que soi. Tout simplement.

Résultat? Le voici :

> Un spectaculaire 'fusion identitaire'. Partager une expérience traumatisante soude une personne aux autres comme jamais. Et ce, surtout si cette expérience a amené la personne à réfléchir sur sa propre existence. Car tout cela crée une véritable 'fusion identitaire', c'est-à-dire un sentiment d'appartenance au groupe concerné d'une puissance extrême.

Autrement dit, lorsqu'on vit un drame, c'est plus fort que nous, on fusionne psychologiquement avec toutes les autres personnes qui ont vécu les mêmes événements traumatisants que nous. Ce phénomène est non seulement instantané, mais durable. Il s'agit, je le souligne, d'une réaction qui dépasse la raison, et même l'entendement, dirais-je.

Pourquoi vais-je si loin? Parce que les quatre chercheurs d'Oxford ont noté que des études similaires avaient été menées avant la leur auprès de nazis SS, de kamikazes japonais de la Seconde Guerre mondiale, ou encore de candidats au suicide de groupuscules terroristes islamistes. Et que leurs résultats étaient semblables : le fait d'avoir vécu - ou commis - des atrocités les avait traumatisé, et surtout, cela avait soudé les personnes concernées au groupe à tel point qu'elles ne voyaient aucun inconvénient à se sacrifier au profit de celui-ci. Dans la même veine, mais à une plus petite échelle, des combattants de la révolution libyenne de 2011, qui avait vu le renversement du dictateur Mouammar Kadhafi, ont affirmé dans le cadre d'une étude qu'ils préféraient aujourd'hui leur unité de combat à... leur propre famille!

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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