Olivier Schmouker - Que retiendra-t-on de Barack Obama?

Publié le 04/04/2011 à 09:25, mis à jour le 04/04/2011 à 10:10

Olivier Schmouker - Que retiendra-t-on de Barack Obama?

Publié le 04/04/2011 à 09:25, mis à jour le 04/04/2011 à 10:10

Pour certains, il s'agit d'un aveu de faiblesse, sachant que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis n’ont jamais remporté le moindre conflit armé (défaite au Vietnam, retraite en Afghanistan, bourbier en Irak, etc.)? Ou plutôt, pour d'autres, d'une prudence extrême, caractéristique de la manière de Barack Obama de régler ses dossiers? Pour d'autres encore, d'une bourde monumentale? Les opinions sont partagées chez nos voisins du Sud.

Un exemple frappant : Alan Webber, éditeur du magazine Fast Company et auteur de Rules of Thumb : 52 Truths for Winning at Business Without Losing Yourself, s’est offusqué sur son blogue des «sornettes» du président américain. «Il manipule les Américains comme le faisait Henry Kissinger avec Richard Nixon, quand il lui disait : «Monsieur le président, voici la première option, qui franchement n’est pas très bonne; voici la deuxième option, qui est aussi mauvaise que la première; maintenant, si vous le souhaitez, il y a une troisième option, qui est sans nul doute la meilleure, mais bien entendu, Monsieur le président, c’est à vous de choisir». (…) En faisant croire qu’il s’agit d’une banale opération militaire menée avec des amis, il laisse croire aux Américains que tout va bien et que tout ira bien, que c’est business as usual. Ça revient à dissimuler le fait qu’il a décrété, tout seul, sans en discuter avec ses concitoyens, que les Etats-Unis étaient devenus sur la scène internationale un pays comme les autres.»

Autre erreur, semble-t-il, de Barack Obama : le timing. Le président a tenu son discours exactement neuf jours après le largage des premières bombes sur la Libye. Neuf longues journées qui ont laissé la place à toutes sortes de spéculations : «Cela était-il voulu pour signifier que l’intervention américaine n’était que chirurgicale, comme le disaient alors ses partisans? Ou bien, cela indiquait-il son manque de leadership dans ce dossier, comme l’affirmaient ses détracteurs? Le fait est que toute erreur de timing est préjudiciable quand on est un leader», dit, de son côté, Carol Kinsey Gomanis, coach de dirigeants d’entreprise et auteure de The Silent Language of Leaders (à paraître ce mois-ci chez Jossey-Bass).

Alors? Barack Obama s’est-il pris les pieds dans le tapis? Pas du tout, d'après Katherine Tyler Scott, associée du cabinet-conseil Ki ThoughtBridge et auteure de Transforming Leadership : The Episcopal Church of the 21st Century. Le président a concocté dans ce discours historique «un nouveau paradigme du leadership», écrit-elle dans la page On Leadership du site Web du Washington Post. Et c’est juste cela qu’il faut retenir.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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