Olivier Schmouker - L'entrepreneurship, revu et corrigé

Publié le 07/04/2011 à 09:30, mis à jour le 07/04/2011 à 13:42

Olivier Schmouker - L'entrepreneurship, revu et corrigé

Publié le 07/04/2011 à 09:30, mis à jour le 07/04/2011 à 13:42

Ce qu’ils ont découvert les a surpris… Plus il y avait d’étudiants qui avaient déjà un passé d’entrepreneur, moins il y avait d’étudiants qui décidaient de se lancer dans les affaires après le MBA! Curieux, non? On pourrait se dire qu’au contraire, il est bon d’avoir parmi ses étudiants des personnes qui ont du vécu, et donc des expériences à partager avec les autres. Mais là, on pourrait croire qu’ils ont dégoûté les autres.

Après s’être gratté la tête un moment, perplexes, les deux chercheurs ont affiné leur analyse, et trouvé qu’en réalité le fait que des étudiants aient connu déjà un échec en tant qu’entrepreneur faisait diminuer le nombre de créations d’entreprises vouées à une fin rapide. Ainsi, en partageant leurs erreurs avec les autres, ils ont permis à ceux qui voulaient se lancer d’avoir plus de succès, et ils ont évité à ceux qui n’étaient pas bien sûr d’eux de connaître un ratage. M. Lerner et Mme Malmendier ont regardé de près une autre conséquence potentielle : l’expérience des étudiants qui ont déjà été entrepreneurs a-t-elle permis aux autres de mieux choisir leurs cours (finance, marketing, etc.) pour les années suivantes de leur MBA? Mais, ils n’ont pas pu trouver de réponse catégorique à cette interrogation.

Par conséquent, l’important n’est pas de chercher à attirer le plus de jeunes possible vers une carrière dans le milieu des affaires, mais de leur apporter davantage de soutien dans l’identification et l’évaluation d’idées prometteuses. Certes, il faut apprendre les bases pour monter un plan d'affaires qui tient la route et pour se sentir assez à l'aise pour partir à l'aventure, mais cela ne suffit pas. Il est vital de prendre conscience qu'on peut voir son rêve s'évaporer et que rien ne sert de s'y accrocher, même si l'on croit sur l'instant que toutes les années qu'on y a consacrées l'ont été en pure perte.

On cherche souvent à mettre en avant des modèles de réussite, des gens d'affaires brillants qui volent de succès en succès ou qui ont su aisément rebondir après une déconvenue. Mais, il semble qu'on en apprenne davantage en cotoyant des pairs qui ont échoué sur toute la ligne ou presque. La vérité jaillit alors sans fard, une vérité qui peut se révéler salvatrice. Et puis, prendre conscience des difficultés qui nous attendent et même du fait qu’un échec n’est jamais la fin du monde n'est jamais chose mauvaise. Pas vrai?

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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