Travaillez-vous pour une entreprise zombie?

Publié le 17/04/2015 à 09:05

Travaillez-vous pour une entreprise zombie?

Publié le 17/04/2015 à 09:05

Les zombies de FounderFuel

Plusieurs des start-ups qui sont passées par l’accélérateur FounderFuel semblent aujourd’hui faire partie de la catégorie des zombies. « L’affaire, c’est qu’il y a une période d’incertitude assez longue sur la fin d’une compagnie», explique Sylvain Carle, directeur général de FounderFuel. Ce dernier, que j’ai interviewé dans le cadre de mon reportage sur l’échec publié dans Les Affaires cette semaine, m’a ainsi expliqué ne pas savoir précisément combien de start-ups dans le portefeuille de FonderFuel ont cessé leurs activités.

Il a toutefois envoyé un courriel à l’ensemble des entrepreneurs ayant passé par FounderFuel… invitant ceux d’entre eux qui avaient échoué à me contacter. De manière peu surprenante, je n’ai reçu aucune réponse suite à ce courriel.

Michael Gozzo, lui-même un ancien de FounderFuel, a toutefois accepté de répondre à mes questions lorsque je l’ai contacté. « Je pense qu’il y a beaucoup de start-ups zombies dans le portefeuille de FounderFuel», reconnaît l’entrepreneur, qui a pour sa part vendu sa start-up, Appifier, par nécessité.

Dans les faits, plusieurs entrepreneurs continuent à exploiter leur start-up, quitte à cesser de se verser un salaire, ou encore maintiennent leur produit tout en travaillant pour une autre entreprise. D’autres parviennent à garder les portes ouvertes grâce aux subventions et aux crédits d’impôt : «Elles sont plus en vie en raison des subventions qu’elles reçoivent qu’à cause de la demande pour leur produit ou de l’intérêt qu’elles suscitent au niveau des investisseurs », explique Michael Gozzo, en parlant des start-ups devenues zombies.

Pour Michael Gozzo, les entrepreneurs dans cette situation auraient tout intérêt à fermer les portes et à passer à autre chose, même s’il peut être difficile d’admettre avoir échoué. Sylvain Carle, pour sa part, admet que l’écosystème québécois étant jeune, il y manque des exemples à suivre en la matière : « Bien fermer une compagnie, c’est un processus, et il n’y a pas tant de personnes qui ont cette expérience au Québec», explique-t-il. 

Alors que plusieurs entrepreneurs, dont Sylvain Carle, parleront ouvertement de leurs échecs à l’occasion de FailCamp ce vendredi, j’ai pensé que c’était le bon moment pour lancer un débat sur les entreprises zombies. Est-ce que les programmes de crédit d’impôt devraient être modifiés de manière à éliminer ces parasites? Est-ce qu’une tolérance accrue à l’échec permettrait de contenir le phénomène? 

Ce ne sont pas des questions faciles, compte tenu des emplois qui sont en jeu. Cependant, il me semble que ces zombies ne font que ralentir le processus de destruction créative que Joseph Schumpeter croyait être à l'origine de l’émergence de l’économie du futur… sur les cendres de l’ancienne.

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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