[Photo : Bloomberg]
BLOGUE. À l’occasion de la conférence téléphonique d’hier, le PDG d’Apple Tim Cook n’a pas seulement annoncé des résultats trimestriels spectaculaires. Il a également laissé entendre une réalité de plus en plus évidente : le troisième joueur qui pourrait bouleverser l’écosystème mobile actuel n’est pas RIM, mais Microsoft, dont le système d’exploitation mobile Windows Phone pourrait faire une percée en 2012.
Pour remettre en contexte l’humilité dont Tim Cook a fait preuve, rappelons qu’on venait d'annoncer avoir écoulé pas moins de 37 millions d’iPhone au courant du dernier trimestre. Aussi, lorsqu’un analyste lui a demandé si le marché de la mobilité est une course à deux cheveux entre iOs (iPhone et iPad) et Android, le PDG d’Apple a répondu : «Je ne dirais pas que c'est une course à deux chevaux ; il y a un cheval qui s'adapte continuellement à Redmond [la ville où se trouve le siège social de Microsoft], qui cours sans cesse et ne s’arrêtera pas de courir, et il y a d'autres joueurs qu’on ne peut pas considérer comme hors jeu.»
Tim Cook a par la suite ajouté que l’entreprise ne se souciait pas de savoir combien de «chevaux» il y avait dans la course et qu’elle se contenterait de continuer à innover pour demeurer en avant des autres.
Malgré tout, en mentionnant Microsoft comme rival à ne pas négliger et en classant RIM sans la nommer dans la catégorie des « d'autres joueurs », Tim Cook a mis le doigt sur une réalité dont on semble ne pas avoir conscience au Canada. Au pays de RIM, les BlackBerry sont omniprésents, avec des parts de marché de pas moins de 38,5 %. Toutefois, aux États-Unis et en Europe, Android et iOs se partagent à eux seuls la presque totalité du marché. Et, bien que Windows Phone y soit encore derrière BlackBerry en terme de parts de marché, le premier est en croissance tandis que le second est en déclin.
Aux États-Unis, les parts de marché du BlackBerry sont passées de 13% à 6% cette année, tandis que celles de Windows Phone ne s’élèvent qu’à 1 %. Toutefois, ces chiffres ne tiennent pas compte de l’arrivée des téléphones Windows Phone de Nokia sur le marché américain, où seul un modèle d’entrée de gamme vient d’être lancé. Selon une étude menée par Bloomberg, Nokia aurait déjà vendu 1,3 million de téléphones équipés de Windows Phone en Asie et en Europe.