La tyrannie de la popularité en Bourse

Publié le 10/04/2014 à 14:12

La tyrannie de la popularité en Bourse

Publié le 10/04/2014 à 14:12

Un danger latent

Et c’est là le danger de la trop grande popularité en Bourse et de l’appât du gain des pros du placement.

La marche est haute ensuite à franchir pour les entreprises qui doivent sans cesse répondre aux attentes élevées, de peur d’être punies en Bourse, au lieu de se concentrer sur leur stratégie.

Le fabricant de véhicules récréatifs BRP est aussi entré en Bourse en mai 2013 avec une évaluation élevée, de 10 fois son bénéfice d’exploitation.

Ça n’a pas empêché le titre de bondir de 35 % depuis, mais la moindre erreur de parcours ou tout signal de repli économique risque de faire bien mal au titre.

Il serait bien plus sain pour leurs dirigeants et leurs actionnaires que ces entreprises puissent s’apprécier lentement en Bourse au fil de leurs accomplissements, sans grand risque de tomber de leur piédestal. 

Dollarama doit toujours plaire

Dollarama (Tor., DOL, 89,87 $) est aussi dans ce collimateur, après avoir explosé de 413 %, depuis son entrée en Bourse, en 2009.

Le détaillant à bas prix est performant, même quand l’hiver est rude, mais il doit faire appel à des tactiques financières pour satisfaire les attentes, dont le rachat de 10 % de ses actions, à un moment où elles valent 21,5 fois les bénéfices de 4,18 $ prévus en 2015.

L’action de Dollarama a d’ailleurs fléchi de 5 % depuis son record de mercredi, après avoir prévenu que le recul du huard, la vive concurrence et la hausse du salaire minimum en Ontario feraient plafonner sa marge bénéficiaire d'exploitation en 2015.

Pour établir son nouveau cours-cible de 108 $, Patricia Baker, de Banque Scotia, se projette déjà en 2016 et utilise un multiple de 21 fois.

Dollarama se dit disposée à racheter ses actions tant que le rendement que procure ses bénéfices est supérieur à son coût d’emprunt. Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, s’attend donc à ce que la dette du détaillant passe de 2,5 à 3 fois son bénéfice d’exploitation, d’ici 2016.

Alimentation Couche-Tard et Stella-Jones sont deux autres sociétés québécoises envers lesquelles les attentes sont élevées.

 

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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