Mooney: Faire ses devoirs....

Publié le 01/10/2013 à 15:37

Mooney: Faire ses devoirs....

Publié le 01/10/2013 à 15:37

BLOGUE. Lorsque j’écris sur les achats des gestionnaires connus, j’ajoute de temps à autre que je le fais uniquement dans le but de donner des idées potentielles. Rien de plus.

Ce n’est pas parce qu’un gestionnaire réputé achète que vous devez acheter. Vous devez faire vos devoirs avant, peu importe qui achète ou recommande.

C’est ce qui m’est venu en tête en voyant les malheurs récents du détaillant américain JC Penney.

Le titre avait bien fait après l’annonce que Bill Ackman, gestionnaire du hedge fund Pershing Square Capital, avait acquis une participation de 18%. M. Ackman a commencé à acheter au troisième trimestre de 2010, payant entre 20 et 25$US pour 15,7 millions d’actions. Il a racheté 19 millions d’actions au trimestre suivant, payant certainement plus de 30$US par action.

Au 30 juin 2013, Pershing avait 39 millions d’actions, soit 7,4% de son portefeuille.

Bill Ackman n’est pas un gestionnaire passif. Il a tenté d’être un agent de changement pour JC Penney, se retrouvant à son conseil d’administration et obtenant la nomination d’un nouveau président.

Jusqu’à ce qu’il lance la serviette cet été. À la fin d’août, M. Ackman a annoncé qu’il quittait le conseil de JC Penney et qu’il avait vendu toutes ses actions, encaissant une perte évaluée à 500M$US (on peut dire bien des choses de ces investisseurs activistes, mais ils savent reconnaître leurs erreurs et prendre leurs pertes).

Et ce ne semble pas avoir été une si mauvaise décision, le titre ayant perdu un autre 30% depuis. JC Penney a réalisé une émission de 84 millions d’actions jeudi (le 26 septembre) à 9,65$US, provoquant une dilution de plus de 37% de ses actionnaires (la direction a nié jusqu’à la dernière minute qu’elle avait besoin d’argent…).

Le titre a atteint hier, lundi 30 septembre, un creux pas vu depuis 1982 à moins de 9$US. Bien des analystes financiers s’attendent à ce que le détaillant américain ait besoin à nouveau de capitaux d’ici 2015.

JC Penney a subi neuf trimestres consécutifs avec des revenus en baisse, ce qui explique ses lourdes pertes. En fait, la société lutte pour sa survie et de plus en plus d’investisseurs font le pari qu’elle perdra son combat, se retrouvant au cimetière bien peuplé des détaillants dinosaures.

Bill Ackman a réalisé que de tenter un revirement d’un détaillant dépassé est très difficile. En passant, ce gestionnaire n’a pas une très bonne année, lui qui a vendu à découvert pour un milliard de dollars d’actions d’Herbalife, spécialiste des produits naturels vendus par le marketing direct. Le titre a bondi d’au moins 50 % depuis son achat et il maintiendrait sa position.

Tout cela pour dire qu’il est crucial de bien analyser une idée de placement avant d’acheter. Il faut entre autres déterminer en quoi un titre s’insère dans notre philosophie de placement.

Bernard Mooney

 

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