L'éthique aujourd'hui? Pas vu, pas pris...

Publié le 17/04/2010 à 16:50

L'éthique aujourd'hui? Pas vu, pas pris...

Publié le 17/04/2010 à 16:50

 

 

BLOGUE. Parle-t-on plus d’éthique aujourd’hui qu’il y a 25 ans? Certes, et par une importante marge mais posons la question autrement : Les comportements sont-ils « plus éthiques » aujourd’hui qu’il y a 25 ans?

Avant de répondre à cette épineuse question, faisons un bref retour sur les « actualités éthiques » des trois premiers mois de l’année 2010.

En ordre chronologique décroissant, on retrouve

- L’Affaire Bellemare

- Helene Guergis et l’ensemble de l’œuvre de Stephen Harper

- Le déni de l’Église catholique quant aux prêtres pédophiles

- L’embauche de proches parents à la Commission de la construction

- La FTQ-Construction

- Oups : je ne suis pas censé dire ou écrire les mots « FTQ-Consruction » et éthique dans la même phrase…

- Les subventions dans les garderies des amis du Ministre Tomassi

- Les bonus indécents de certains dirigeants (pas de noms, vous savez qui vous êtes…)

- Le voyeurisme entourant Tiger Woods

- Les maladresses de Toyota en ce qui concerne la sécurité de ses véhicules

- Le lobbyisme qui n’en était pas mais qui, finalement en était, de BPR…

Et ça, ce n’est que depuis le mois de janvier.

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Revenons à notre question initiale : Y a-t-il plus de manques à l’éthique qu’auparavant ou ces manquements sont simplement plus médiatisés qu’auparavant?

Poser la question, c’est un peu y répondre… Il est indéniable que les manquements à l’éthiques sont plus médiatisés qu’il y a 25 ans mais, au fond, l’interrogation de fond demeure: même si on parle d’éthique quotidiennement dans les médias, je ne crois pas que les pratiques se soient améliorées pour la peine; je crois que plusieurs organisations demeurent au niveau de l’éthique de vitrine ou, si vous préférez, de l’aveuglement volontaire.

Et c’est là que le bat blesse.

La plupart des dirigeants que je rencontre me disent insister pour que les pratiques de leur organisation soient empreintes de justesse. Lorsque je demande s’ils font plus qu’insister, les réponses se font plus évasives… Certains avancent qu’ils ont mis en place un code de conduite tout en ne réalisant pas que les manquements à l’éthique énoncés plus tôt sont tous survenus en dépit de la présence d’un code… L’éthique est plus affaire de mœurs que de codes…

Il faut savoir que les pratiques qui ont cours dans un secteur donné ne changent que lorsque le futur semble plus prometteur que le présent. Lorsque placées à l’épicentre d’un scandale une organisation donnée (ainsi que les autres acteurs de son secteur d’activité) plaident souvent (parfois mollement) pour l’instauration de modes de régulation et de modes de gestion éthique. Les scandales sont ainsi, tristement, des vecteurs de changement et de migration éthique dans les organisations mais, posons la question : ne serait-il pas préférable que le changement soit plus « volontaire »? Ne serait-il pas préférable que ce ne soit pas la seule peur de la sanction qui motive un « désir d’éthique »?

Ne serait-il pas agréable de penser que certains dirigeants ou gouvernants envisageraient de « bien faire » plutôt que de « laisser faire »?

Je ne voudrais pas être pessimiste mais il me semble qu'il y a encore du chemin à parcourir.

Par contre, soyons positifs: Personne n'a dit qu'il était plus facile d'être juste qu'injuste...

 *

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