L'arrogance des Bulls est ... typique

Publié le 15/10/2009 à 21:36

L'arrogance des Bulls est ... typique

Publié le 15/10/2009 à 21:36

Par Paul Dontigny Jr

Les investisseurs, institutions et médias qui sont restés pleinement investis en actions depuis 2006 sont de plus en plus arrogants ces jours-ci.  En effet, ils ont récupéré une bonne partie de leurs pertes. 

Mais qui sont donc ces Bulls ?  Sont-ce ceux qui vous disaient de ne pas paniquer en janvier 2008 ? ( oui, oui ... 2008)

Sont-ce ceux qui vous recommandaient de faire des moyennes à la baisse sur Nortel à 60$ en 2000 ?

Ceux qui en bout de ligne, depuis l’an 2000, ont presque réussi à récupérer leurs pertes ? 

Est-ce que ce sont ceux qui n’ont pas les connaissances techniques pour comprendre ce que sont réellement les actifs dits toxiques ?  Seraient-ce ceux qui ne savent pas que les banques américaines et mondiales (incluant certaines canadiennes) cachent des pertes pendant que nos gouvernements essaient de trouver des solutions à très  … très long terme ?

Probablement que ce sont ceux qui croient que l’économie se porte à merveille et que le chômage et la dette qui s’accumulent ne sont pas des facteurs significatifs. 

Ces bulls éternels qui croient qu’un canadien devrait détenir 70% et plus de portefeuille en actions en tout temps, et 40% de ses actions en titres cycliques et de commodités, puis 35% dans quelques titres financiers … ont-ils tellement peur que l’illusion soit révélée qu’ils sont prêts à tenter de vous en convaincre ?

Est-ce qu’ils croient vraiment ce qu’ils disent ou est-ce qu’ils croient qu’il faut jouer le jeu pour empêcher la bulle de se dégonfler à son véritable bas ?  Est-ce qu’ils se convainquent eux-mêmes ou est-ce qu’ils analysent vraiment les faits ?

Je ne suis pas certain.  La plupart des gens voudraient tellement que l’illusion soit maintenue et qu’ils ne soient pas forcés de réaliser que leur richesse apparente n’était que passagère … qu’ils sont prêts à tout.  Que ce soit nos gouvernements, nos institutions ou nos médias, ils ne se voient vraiment pas dans le rôle de celui qui dirait la vérité et pourrait ainsi être perçu comme un de ceux qui a accentué les problèmes.

On me demandait aujourd’hui pourquoi tant de médias et d’institutions financières sont aussi positives dans leurs recommandations.  (autant qu’en 2008 avant le krach)  Hé bien c’est en partie parce que leur clientèle ou leurs affaires se porteraient mieux dans une période de croissance.  Si vous êtes annonceur et que votre poste de radio émet constamment de mauvaises nouvelles économiques qui pourraient nuire à l’effet de vos publicités, peut-être irez-vous annoncer ailleurs.

Si vous êtes une firme de courtage et que vos clients corporatifs se meurent littéralement pour du financement, ne serez vous pas tentés de recommander d’acheter des actions et obligations corporatives à vos autres clients : ces investisseurs qui veulent que les compagnies empruntent pour créer du PNB ?  Bien sûr. 

Les Boom de nouvelles émissions (« IPO » ) se produisent autour des sommets des marchés lorsque tout le monde est désespéré pour du financement pour faire gonfler la croissance.  Et si ce n’est pas assez, on voit souvent au sommet bien sûr les fusions et acquisitions sous prétexte que les dirigeants voient des aubaines.  Vous vous souvenez des émissions et fusions de l’an 2000 ?  Ce n’était pas tout à fait le bas du marché. 

C’était … maintenant que j’y pense, un tout petit peu plus cher qu’aujourd’hui.

J’étais surpris de voir que les investisseurs n’avaient rien appris de 2000 à 2002.  Je suis encore surpris de voir qu’ils n’ont absolument rien appris depuis … même après 2008.  Ils continuent de croire ceux qui, à tort, leur ont recommandé durant toute cette période d’acheter et de maintenir la pire classe d’actifs de la décennie : les actions.

En mars 2009 nous sommes retournés aux prix de fin des années 90 dans les bourses.  Ceci était tout à fait justifié puisque les prix de 1996 étaient déjà en état d’exubérance irrationnelle (bulle) et parce que peu ou pas de valeur soutenable n’a été créée depuis, la totalité de la croissance ayant ont été associée à de la nouvelle dette.

Je crois que les investisseurs, en tant que groupe, n’apprendront jamais … c’est la nature humaine.  Benjamin Graham, dans son livre de 1934 débute son introduction en affirmant que rien n’avait été appris qui n’existait pas avant la bulle et la crise de 1929, au sujet de la spéculation.

Si je peux atteindre l’esprit de seulement quelques uns de vous pour vous inciter à faire vos classes, à aller chercher l’information vous-mêmes, ma mission sera atteinte.

Ceci étant dit, j’ai vraiment hâte de devenir un bull sur les actions.  Je suis tanné de vivre dans un monde de surévaluation et d’extrapolations enfantines illusoires.  Mais ce n’e4st pas moi qui décide du prix des marchés et tant que la valeur économique des entreprises demeure en dessous du prix en bourse, et tant que le risque demeure aussi élevé, je ne peux qu’agir en Bear.  Ce n’est pas par choix.  Ce n’est pas par idéologie.  C’est par discipline que je choisis de respecter mes principes d’investisseur prudent, et que je tente d’appliquer le jugement d’un bon père de famille.  Pas celui des spéculateurs qui nous ont mis dans ce pétrin.

Paul Dontigny Jr. M.Sc., CFA

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