Une femme et son condo

Publié le 04/05/2013 à 00:00

Une femme et son condo

Publié le 04/05/2013 à 00:00

Le nombre de femmes vivant seules qui achètent un logement est en forte croissance. Les promoteurs immobiliers en prennent bonne note.

Louis Conrad Migneault vend des copropriétés depuis 23 ans. Il se souvient encore de l'époque où les vendeurs «sonnaient la cloche au bureau» quand ils avaient réalisé une vente à une femme.

«C'était rare, et on était fière d'elle.»

Aujourd'hui, les femmes vivant seules sont le segment d'acheteurs qui connaît la plus forte croissance chez DevMcGill à Montréal, où Louis Conrad Migneault travaille. «Elles représentent maintenant 31 % de notre clientèle, par rapport à 14 % en 2001», indique-t-il.

Le phénomène est pancanadien. Selon un sondage effectué en 2012 par le Groupe RBC, 49 % des acheteurs d'une première maison au Canada sont des femmes vivant seules, tandis que 35 % sont des hommes.

Les femmes vivant seules comptent pour 61 % des premiers acheteurs auprès du promoteur MC2 à Vancouver, et pour 25 % des acheteurs du projet de copropriétés Vert Mezzanine à Québec.

Dans des quartiers bien établis

DevMcGill, qui se spécialise dans les copropriétés dans la région de Montréal, a fait le choix d'axer sa stratégie marketing sur ce segment de marché. «Nous avons en tête les femmes, à toutes les étapes de nos décisions», dit M. Migneault, vice-président marketing de l'entreprise.

Cela commence dès la phase du choix des terrains. Ainsi, DevMcGill ignore les quartiers en transition, comme Griffintown à Montréal, car selon ses recherches, les femmes achetant seules préfèrent vivre dans des quartiers établis.

«Pour un homme, ce n'est pas grave que son condo soit situé près de terrains vacants ou d'usines désaffectées si on lui dit que le quartier sera in dans quelques années et que son condo prendra de la valeur, explique M. Migneault. Mais pour une femme, la vie de quartier compte plus que tout. Elle veut des commerces, une bonne signalisation, un parcours agréable et sécuritaire pour se rendre au métro. Elle est plus sensible à son environnement.»

Bien sûr, la sécurité prime. «Je connaissais le quartier avant d'y élire domicile», dit Julie Do, une technologue en radiologie de 26 ans qui vient d'acheter son premier appartement dans le Vieux-Montréal. «Il est à la fois calme et près de l'action.»

Entre autres, il est près des restaurants et de la piste cyclable. Maryse Lassonde, scientifique, habitera le même immeuble. «Pour la vue et parce qu'il est à deux pas de mon travail», dit-elle.

«Pour la femme vivant seule, la qualité de vie est souvent plus importante que la superficie habitable», dit M. Migneault. Elles vont même jusqu'à sacrifier l'automobile pour se payer cette qualité. C'est d'ailleurs pour répondre aux exigences des femmes que DevMcGill a lancé les «micro-condos» : de petite superficie, mais bien situés et à prix abordables.

Une signature architecturale forte

DevMcGill préconise une signature architecturale forte, avec des espaces communs ayant du panache. «Nous investissons beaucoup dans le lobby, dit M. Migneault. Hauts plafonds, tapisseries faites maison, "effet wow". Dans les corridors, nous bâtissons des alcôves ; la moquette est dessinée sur mesure, l'éclairage est étudié.»

Un tel souci est-il rentable ? «Notre chiffre d'affaires a crû de 600 % en trois ans», répond M. Migneault, tout en précisant qu'il ne peut garantir que la croissance de l'entreprise soit directement liée à la décision de courtiser la clientèle féminine.

Cependant, les témoignages des acheteuses ne mentent pas. Annie Gagnon, éducatrice spécialisée âgée de 31 ans, a d'abord été séduite par l'aspect extérieur de l'immeuble, puis par le hall d'entrée. «J'ai l'impression d'entrer dans un hôtel de luxe. Je ne pensais pas que je pouvais me payer cela», raconte-t-elle. Et à l'intérieur ? «Offrir des choix de couleurs et de matériaux est essentiel. De même que des électroménagers au design recherché et fiables. Et des garde-robes surdimensionnées», précise Louis Conrad Migneault.

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