Un taux de confiance supérieur à la moyenne

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Un taux de confiance supérieur à la moyenne

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Sherbrooke, un jeudi soir de février, dans un grand hôtel. Il y a beaucoup de mouvement dans le hall. Je m'enquiers à la réception et on m'informe que l'hôtel affiche complet. Étonné, je demande s'il accueille un congrès. Pas du tout, me répond avec aplomb le préposé, avec un air de défi, c'est seulement que Sherbrooke connaît un taux de croissance supérieur à la moyenne québécoise !

Pour la croissance, c'est difficile à dire, mais il est vrai que Sherbrooke se démarque par son faible taux de chômage : moins de 7 %. Reste que la réponse du préposé traduisait une fierté, elle, de catégorie supérieure. Elle ne laissait pas de doute non plus sur le fait que tout un chacun cherche à se rassurer.

Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles qui confirment que l'économie mondiale connaît la pire crise financière depuis les années 1930. Mais à l'instar des grands enjeux environnementaux, on peut penser globalement et agir localement. Comme il est impossible d'infléchir la dégringolade des banques américaines ou européennes, pourquoi ne pas mettre en valeur ce qui résiste ici ?

De là ce réflexe - sur lequel certaines esprits dits réalistes lèvent le nez - de se dire : "Chez nous, c'est moins grave."

On me parlait l'autre jour de cet hebdomadaire de la Gaspésie qui affirmait que la diversification de l'économie régionale, éoliennes aidant, contribuerait à atténuer les effets de la crise. La Gaspésie, qui peine, prétendrait s'en sortir ! Fabulation ? Peut-être. Mais comme elle a le mérite d'y croire, elle montre le chemin.

Elle n'est pas la seule région à rester optimiste. D'autres lèvent la tête et refusent de capituler. La côte est raide, c'est clair. Mais tout commence dans la tête. Un pas à la fois.

En 2009, économie rimera avec psychologie. Nous avons le choix de croire que tout est entendu, que notre sort se joue à l'autre bout du monde et que les puissants déchus ont miné notre avenir. Ou que la vie continue.

Je vote, moi, pour l'aplomb de ce jeune homme à la réception de l'hôtel Delta de Sherbrooke.

Encore un peu et il nous disait que la Caisse allait bien

Henri-Paul Rousseau n'a répondu sèchement qu'une seule fois. "Faut-il scinder la Caisse ?" "Non, monsieur ! a-t-il lancé sans réplique. Ce serait une catastrophe."

Cet échange s'est déroulé lors de l'allocution de l'ancien président de la Caisse de dépôt et placement, qui a utilisé le 9 mars la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour commenter les mauvais résultats de la Caisse...

Connaissant l'homme, il n'allait pas rester longtemps en retrait, même s'il a quitté la Caisse depuis plus de huit mois.

La "marque Rousseau" a été ébréchée au cours des derniers mois. Et comme on ne sait pas quand aura lieu l'hypothétique commission parlementaire sur la Caisse, il a pris les devants pour présenter sa version des faits.

En deux mots, la Caisse n'est pas en si mauvaise position qu'on le croit; elle est même bien placée pour rebondir, et n'eût été de cette "tempête parfaite" qui a décimé les marchés financiers, les problèmes liés au papier commercial seraient en train de se résorber. Tout s'est joué à l'automne, en 45 jours qui ne devraient pas rejeter dans l'ombre les 45 années de bons services que la Caisse a rendus au Québec, a-t-il dit. Et s'il admet une erreur, c'est d'avoir laisser s'empiler pour 13 milliards de dollars de ce damné papier commercial qui a plombé les résultats de l'institution en 2008.

Pour le reste, l'instant d'un midi, le professeur d'économie est réapparu, vulgarisant avec dextérité et conviction - certains diront avec arrogance - des concepts parfois obscurs. C'est sa force, et aussi sa limite. Avec un tel personnage, on accepte en bloc ou non. Au moins, il n'y va pas par quatre chemins. Il n'y a pas eu d'ingérence politique, soutient-il. Son indemnité de départ avait été négociée à l'embauche. Les primes aux gestionnaires n'ont rien eu à voir avec l'exposition exagérée au risque. La Caisse a agi selon les règles de l'art en utilisant le papier commercial comme un instrument de placement dans le marché monétaire. Et les importantes provisions qu'elle a prises vont lui permettre de tourner la page.

Même si on sent qu'il prend des raccourcis par moments, M. Rousseau est persuasif, peut-être parce qu'il y met du coeur, alors que le financier moyen laisse froid. C'est justement quand la confiance reviendra dans le système, selon lui, que les marchés - et l'économie - rebondiront. Quand ? Pour une rare fois, il n'avait pas la réponse...

rene.vezina@transcontinental.ca

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