Trois PME, trois stratégies pour ne pas reculer

Publié le 17/01/2009 à 00:00

Trois PME, trois stratégies pour ne pas reculer

Publié le 17/01/2009 à 00:00

Par Marc Gosselin

Mario La Barbera suit les nouvelles de l'industrie automobile avec un regain d'intérêt ces jours-ci.

L'entreprise dont il est président, Pival International, réalise une partie de son chiffre d'affaires auprès de manufacturiers comme GM, Ford, Honda et Chrysler. "Nous gérons à Oshawa un entrepôt qui approvisionne, en moins de 15 minutes, les usines d'assemblage de cette région. Depuis quelques semaines, la fragilité de l'industrie se répercute sur nos activités. Par exemple, la production de l'usine GM d'Oshawa est passée de 3 600 à 1 200 véhicules par jour", explique M. La Barbera.

Pival, spécialisée en logistique, joue également un rôle de premier plan dans la manutention de pneus, un marché lui aussi touché par le ralentissement de l'industrie automobile. "En revanche, au Québec, nous avons eu une bonne saison grâce à la nouvelle loi obligeant les véhicules à chausser des pneus d'hiver", note-t-il.

La solution de Pival pour s'en sortir sans trop de mal passe par la diversification de ses activités. Ainsi, la PME a conclu une entente qui l'amènera à gérer une partie du stock de pièces automobiles des magasins Canadian Tire au Québec, en Ontario et dans les Maritimes.

De plus, elle réalise une percée dans l'industrie des pâtes et papiers : elle gère l'approvisionnement en matières premières des deux usines de Kruger à Trois-Rivières.

"Nous avons effectué les deux premières années d'un contrat de six ans. Nous voyons des similitudes entre la gestion des pièces automobiles et l'approvisionnement en matières premières de ce secteur. Cette percée pourrait nous amener d'autres occasions d'affaires", commente Mario La Barbera.

Réduire les stocks

Coordonnateur à la R-D de Glass Shield, une PME de Châteauguay qui développe et produit des peintures haute performance, Jean Lagacé perçoit un changement de climat économique.

"Pour l'instant, nous maintenons notre chiffre d'affaires, mais notre équipe de vente a communiqué avec tous nos clients afin d'obtenir leurs perspectives de commandes pour 2009", dit-il. Pour le moment, les intentions d'achat semblent se maintenir.

Parmi les stratégies envisagées pour protéger ses arrières si la situation se détériorait, l'entrepreneur veut diminuer ses stocks. "Nous garderons ce qui est essentiel. Dans des circonstances économiques difficiles, il vaut mieux avoir des liquidités qu'un entrepôt trop rempli", indique-t-il.

Financement plus difficile

Un des premiers effets de la crise a été le resserrement de l'accès au crédit, et Groupe Béton Brunet en a récemment fait l'expérience.

Cette PME de Valleyfield, qui fabrique notamment des conduites d'égout, a dû reporter à plus tard l'achat de machinerie parce que son prêteur, GE Capital, a suspendu ce type de financement pour quelques mois.

"Notre dernier financement avec eux remonte à septembre. Ce resserrement du crédit crée un sentiment d'incertitude", indique Bernard Brunet, président de l'entreprise.

Même des organismes gouvernementaux comme la Banque de développement du Canada ont revu leurs critères de crédit, ajoute l'entrepreneur. "L'an dernier, nous avons refusé une offre de sa part parce que nous étions convaincus de pouvoir obtenir un financement plus important pour renouveler notre équipement. Or, pour le même projet, la BDC nous propose maintenant la moitié du montant de l'an dernier", mentionne M. Brunet, qui espère que la crise du crédit sera temporaire et que les prêteurs desserreront l'étau bientôt.

dossiers@transcontinental.ca

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