Téléfilm Canada donne un coup de main pour prendre le virage Web

Publié le 10/07/2010 à 00:00

Téléfilm Canada donne un coup de main pour prendre le virage Web

Publié le 10/07/2010 à 00:00

Pour encourager l'intégration du marketing en ligne et l'utilisation des médias sociaux, Téléfilm Canada a lancé en janvier un projet-pilote, Web-Ciné 360. Une quinzaine de projets ont été soumis et cinq à huit d'entre eux seront retenus : l'identité des lauréats sera dévoilée au cours des prochaines semaines. Ils recevront un maximum de 50 000 $ par film. Michel Pradier, directeur, financement des projets, à Téléfilm Canada, explique le but du projet.

Les Affaires - En lançant Web-Ciné 360, Téléfilm sentait-il que le Canada avait pris du retard par rapport aux États-Unis ?

Michel Pradier - Je ne l'ai pas vu dans un contexte où nous prenions du retard, mais plutôt pour prendre de l'avance.

Nous avons observé certains cas aux États-Unis, comme la mise en marché du film District 9 : il y a eu une importante campagne Web qui a porté ses fruits. Les producteurs ont lancé de fausses campagnes publicitaires, des sites pour les extraterrestres et les terriens. Les internautes pouvaient même signaler la présence d'extraterrestres ! C'était très intéressant. Nous ne visons pas des campagnes aussi élaborées, mais nous devons migrer vers le Web.

Tout outil de promotion qui se respecte doit aller chercher le potentiel des médias sociaux. De tout temps, ce qui a marché en distribution de film, c'est le phénomène du bouche-à-oreille. Quoi de plus pertinent que les médias sociaux pour créer ce nouveau bouche-à-oreille ? Il faut inciter les producteurs à utiliser les réseaux sociaux pour créer une attente (avec du matériel de tournage, des entrevues, des anecdotes du plateau, etc.), et ce, de six à huit mois avant le lancement d'un film. Nous nous attendons à une participation très active du producteur.

L.A. - Plusieurs producteurs sont peu familiers avec les réseaux sociaux et ne savent trop quel usage en faire...

M.P. - Oui, et c'est pourquoi nous avons aussi mis de l'avant une formation pour eux avec la firme Phéromone. Certains producteurs sont très branchés, d'autres moins. Cela débouchera peut-être sur des contrats de services avec des sociétés Web qui accoucheront de stratégies peu utilisées par les producteurs.

L.A. - Quand on parle de réseaux sociaux, on parle de dialogue, donc de critiques. Les producteurs et les réalisateurs sont-ils prêts pour l'exercice ?

Un producteur qui produit un film y croit. Cela fait souvent des années qu'il travaille sur le montage financier, la scénarisation, et il se sent très outillé pour répondre aux commentaires sur son film. Si nous regardons les réalisateurs, un cinéaste comme Robert Morin s'est prêté à l'exercice pour son film Journal d'un coopérant. Il était quasiment en symbiose avec son public.

Par ailleurs, dans notre programme, nous avons un budget prévu pour embaucher une personne qui s'occupe de gérer le blogue, et de rajuster le tir, le cas échéant...

Enfin, nous donnerons également aux producteurs les outils pour mesurer les campagnes Web, et de notre côté, nous nous assurerons de savoir si les investissements ont été rentables. C'est important de voir s'il y a une corrélation entre les investissements faits dans une campagne Web et les recettes au box-office.

( CHIFFRES CLÉS )

Les budgets marketing dépendent du nombre de copies en circulation :

> De 20 000 à 30 000 $ pour un film dont la circulation varie de 5 à 10 copies

> Environ 350 000 $ pour 20 à 30 copies, présentées dans les grandes villes du Québec

> Supérieur à 600 000$ pour 30 copies et plus (présentées dans l'ensemble du Québec)

Source : TVA Films

À LIRE SUR LESAFFAIRES.COM

> Trois exemples de mise en marché réussie sur le Web;

> Les stratégies pour réussir un tapis rouge;

> Comment utiliser les médias sociaux pour promouvoir un film;

> Un diaporama du tapis rouge de Piché : Entre ciel et terre.

martine.turenne@transcontinental.ca

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