Pierre grise et transparence pour le cinquième pavillon du MBAM

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Pierre grise et transparence pour le cinquième pavillon du MBAM

Publié le 11/05/2013 à 00:00

C'est un jury unanime, sous l'effet d'un coup de coeur, qui a choisi l'architecte Manon Asselin, fondatrice du jeune atelier montréalais TAG, pour la conception architecturale du Pavillon d'art international et d'éducation, le cinquième pavillon du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM).

En annonçant ce choix, la directrice du MBAM, Nathalie Bondil, a affirmé que le jury était «tombé amoureux» du projet, qui selon elle, constituera pour le musée une «marque très forte pour l'architecture du 21e siècle».

Le concept a été réalisé en consortium avec Jodoin Lamarre Pratte Architectes. Le coût de construction, hormis les aménagements intérieurs, est évalué à 18,6 millions de dollars, une somme jugée abordable par la directrice du MBAM. L'immeuble de 2 800 mètres carrés sur cinq niveaux devrait être prêt en 2017, à temps pour le 375e anniversaire de la ville de Montréal. Le consortium d'architectes était en compétition avec une vingtaine de firmes québécoises, dont les deux autres sociétés finalistes, Saucier + Perrotte et FABG, de Montréal.

Dentelle de pierre

Selon Jean-Claude Marsan, professeur d'architecture émérite à l'Université de Montréal et juré, ce qui a séduit le jury, c'est la dentelle de pierre grise suspendue qui ornera la coquille en verre du futur pavillon. Des bâtonnets de pierre grise mesurant 1,5 m de longueur sur 90 cm de largeur et d'épaisseur seront ancrés dans une structure d'acier inoxydable suspendue devant le bâtiment de 34 m de haut, en forme de deux cubes superposés.

Cette structure permettra aux passants de voir tout l'intérieur du pavillon, dans une transparence toute contemporaine. Le nouveau pavillon rappellera aussi, par la pierre, l'architecture du 19e siècle des maisons victoriennes adjacentes au musée, sur la rue Bishop. «La pierre grise est un matériel identitaire pour Montréal», a rappelé Manon Asselin en entrevue avec Les Affaires.

La construction du pavillon nécessitera d'ailleurs la démolition de deux maisons victoriennes appartenant au MBAM. «On va tenter de réutiliser certaines des pierres pour faire la dentelle», promet l'architecte.

Avec ce pavillon, le MBAM espère aussi contribuer à la revitalisation de la rue Bishop. Il sera relié aux quatre autres pavillons du MBAM par une passerelle extérieure menant au pavillon Jean-Noël Desmarais situé au nord, lequel est déjà relié aux trois autres pavillons par un passage souterrain.

À l'intérieur, l'architecte a prévu un grand escalier en chêne, qu'elle appelle «l'escalier événement», qui servira de promenade urbaine intérieure aux visiteurs du musée.

Mise en valeur de la collection Hornstein

Le Pavillon d'art international et d'éducation abritera notamment la collection de tableaux anciens donnés par les philanthropes montréalais Renata et Michal Hornstein. C'est justement l'octroi de cette collection valant près de 75 M$ qui a accéléré le projet du cinquième pavillon, alors que le quatrième, le pavillon Claire et Marc Bourgie, a été inauguré il y a deux ans à peine.

Le cinquième pavillon abritera des espaces éducatifs et communautaires ludiques, dont une plage et des jardins. Avec le nouveau bâtiment, le musée pourra accueillir 100 000 élèves par année, au lieu de 65 000 actuellement.

Le nouveau pavillon résoudra aussi des problèmes de logistique liés à l'accueil de groupes, a dit Mme Bondil.

Le concept architectural de Manon Asselin répondra bien à cette mission sociale et éducative du musée, poursuit la directrice du MBAM. «Aujourd'hui, le rapport à l'art n'est plus dans l'érudition, mais dans la création de lieux où l'on se sent bien, où l'on vit des expériences riches», a indiqué Mme Bondil.

Autofinancement

Québec paiera la note de la construction du pavillon. Mais le MBAM s'est engagé à autofinancer ses dépenses de fonctionnement. «C'est unique au Québec», a tenu à souligner Nathalie Bondil.

«Le problème, c'est qu'on demande l'aide de l'État pour la construction de bâtiments culturels, mais qu'ensuite on retourne frapper à sa porte pour éponger les déficits de fonctionnement, ce qui oblige le gouvernement à couper dans l'ensemble des institutions», a-t-elle ajouté.

«Il faut changer cela, et c'est ce que nous nous engageons à faire, en espérant que les responsables des autres équipements en feront autant», a dit Mme Bondil.

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