Ne soyez pas la prochaine victime d'un fraudeur

Publié le 21/08/2010 à 00:00

Ne soyez pas la prochaine victime d'un fraudeur

Publié le 21/08/2010 à 00:00

Personne n'est à l'abri des fraudes financières. Et si vous croyez qu'il est impossible que vous soyez victime d'une escroquerie, eh bien ! vous risquez encore plus que cela se produise. C'est ce que j'ai réalisé en lisant le dernier livre de l'excellent journaliste Jason Zweig, The Little Book of Safe Money.

Dans le chapitre portant sur la prévention des fraudes, M. Zweig raconte la mésaventure d'investisseurs aussi aguerris que John M. Templeton (fils du célèbre John Templeton), Julian Robertson (milliardaire et gestionnaire de fonds de couverture), William Simon, ancien secrétaire au Trésor américain et John C. Whitehead, ex-président de Goldman Sachs.

Il ne s'agit pas de personnes naïves ni de néophytes de la finance. Bien au contraire ! Pourtant, eux et d'autres épargnants ont été victimes de John G. Bennett, qui leur a soutiré plus de 135 millions de dollars américains au nom de son organisme bidon appelé Foundation for New Era Philanthropy.

Une des tactiques de M. Bennett consistait à se servir de personnes connues pour rassurer les futures victimes. On peut imaginer ce filou en train d'appâter M. Whitehead en lui faisant valoir, par exemple, que Julian Robertson avait déjà accepté son offre. " Si Julian est dans ça, ça doit être bon ", s'est sans doute dit le financier, beaucoup trop occupé pour s'informer sur M. Bennett.

On voit ici à l'oeuvre la validation sociale, une des forces les plus puissantes à la base de la plupart des grandes fraudes. " Si Untel le fait, ça doit être bon. " C'est un réflexe inné chez l'être humain.

Cette validation joue également en Bourse, par exemple lorsque vous apprenez qu'une célébrité a acheté des titres d'un secteur à la mode et que vous en concluez que " ça doit être bon ", sans avoir fait votre travail d'investisseur. C'est une grave erreur, car en Bourse et pour toutes les décisions financières, vous devez faire un examen critique.

Trop beau pour être vrai

Par ailleurs, dans un contexte où les taux d'intérêt sont déprimés et où les rendements des produits d'épargne traditionnels sont tout aussi bas, toute offre de rendements alléchants doit être accueillie avec scepticisme. Si le promoteur parle non seulement d'un " rendement élevé ", mais aussi " garanti ", vous devriez être très méfiant.

Ainsi, si on vous offre un certificat de dépôt censé procurer un rendement garanti de 7 %, dites-vous que c'est trop beau pour être vrai.

En matière de finances, retenez le principe suivant : plus le rendement visé est élevé, moins il est garanti !

Pour donner un peu plus de crédibilité à leur produit, certains promoteurs utilisent un instrument financier connu comme le certificat de dépôt, auquel ils ajoutent un élément plus exotique et sophistiqué, donc moins connu des épargnants, comme les devises, les marchés à terme ou les matières premières. En unissant les deux, on promet des rendements élevés.

D'une part, le fait qu'il s'agisse d'un certificat de dépôt rassure l'épargnant parce qu'il connaît ce genre de produit. D'autre part, la présence de l'élément sophistiqué lui permet de croire à la possibilité de réaliser des rendements supérieurs.

L'autre tactique utilisée pour faire croire à des rendements astronomiques est de les présenter sur une base mensuelle. Par exemple, plusieurs épargnants sont susceptibles de se laisser berner par une offre de rendement mensuel de 5 %, alors qu'un rendement annuel de 60 % leur aurait semblé louche.

Pour vous donner un aperçu de rendements réalistes, je vous rappelle que Warren Buffett a réalisé un rendement de 20 % par an depuis les années 1960. C'est le meilleur investisseur de tous les temps, de l'avis de plusieurs. Toute offre de rendement supérieure à 20 % devrait donc vous paraître suspecte.

Lorsqu'on vous propose un produit qui vous semble intéressant, exigez deux choses : qu'on vous fournisse de la documentation (prospectus, contrats, rapports trimestriels et annuel, etc.) et qu'on vous donne le temps de réfléchir. Si la personne qui vous offre le produit accueille mal ces deux demandes, il y a probablement anguille sous roche.

Impossible de fuir vos responsabilités. Vous devez bien étudier toute proposition. Laisseriez-vous votre voisin magasiner votre nouvelle automobile ? Le même principe s'applique lorsque vous achetez un produit financier.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Le génie de la gestion du capital

Dans ma chronique précédente, j'ai expliqué pourquoi la gestion du capital est un critère crucial dans la sélection de titres. Le Groupe BMTC (Brault et Martineau) est une société exemplaire à ce chapitre, selon moi.

Le rachat d'actions systématique a été un facteur clé pour le rendement boursier de BMTC. De 2000 à 2009, le rendement total de BMTC a été de 1 300 %, soit 30,2 % par année. Les rachats d'actions ont contribué pour 43 % à ce rendement total, alors que la croissance des revenus y a contribué pour seulement 13 % .

Vos réactions

" Les gestionnaires de BMTC savent faire fructifier leur capital et enrichir leurs actionnaires. Pour une entreprise oeuvrant dans un secteur cyclique comme la vente de meubles et d'appareils électroménagers, je dis " bravo ! " "

-S.B.

" Je ne veux pas me faire l'avocat du diable, mais n'oublions pas que BMTC vogue sur la vague immobilière que nous connaissons depuis quelques années. "

- Dencour

bernard.mooney@transcontinental.ca

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