Montréal-Gaspé pour 30 $

Publié le 22/06/2010 à 10:00

Montréal-Gaspé pour 30 $

Publié le 22/06/2010 à 10:00

Les écologistes vantent à l'unanimité les vertus du covoiturage. Marc-Olivier Vachon est de ceux-là et il s'est dit qu'il devait bien y avoir moyen de donner un coup de pouce à la planète tout en gagnant sa vie. La PME qu'il a créée est un autre exemple du fait que profit et environnement ne sont pas nécessairement contradictoires.

Fort de 54 000 membres, le site Internet de covoiturage AmigoExpress enregistre près de 1 000 départs par semaine, soit deux fois et demie plus que l'an dernier. Chaque jour, une vingtaine de conducteurs et le double de passagers se joignent au groupe. Les premiers pour partager les coûts de l'essence, les seconds pour bénéficier de tarifs aussi bas que 12 ou 15 $ pour un aller simple entre Montréal et Québec, 25 $ entre Montréal et Saguenay ou 30 $ entre Montréal et Gaspé.

Le service. AmigoExpress. com est un service de covoiturage interurbain en ligne. Il met en contact des conducteurs qui offrent des places dans leur voiture et des passagers qui veulent se déplacer d'une ville à une autre. Amigo n'offre pas encore de service de covoiturage entre les résidences et le travail.

Il en coûte 7,50 $ par an pour s'abonner pour les conducteurs et les passagers. Le passage doit aussi débourser 5 $ par départ (aller-simple) payable à Amigo. À cela s'ajoute le tarif du trajet, qui est fixé par chaque conducteur et qu'il conserve en totalité. La réservation se fait en ligne, sans que le passager ne communique avec le conducteur.

Amigo a 29 points de service dans 19 villes, dans des coops étudiantes, des librairies, des agences de voyage, des auberges de jeunesse, bref des endroits fréquentés par sa clientèle cible, les étudiants qui doivent se déplacer la fin de semaine. L'été, les auberges de jeunesse lui amènent une clientèle de jeunes touristes étrangers.

Le service d'AmigoExpress n'est pas sans rappeler celui que propose Allo Stop depuis le milieu des années 1980.

« Ce ne sont pas les premiers à essayer de s'implanter. D'autres ont fermé boutique quelques mois après avoir ouvert. » C'est ce que déclarait dans un quotidien de Québec Joe Spratt, directrice d'Allo Stop pour Québec et l'Est, un concurrent d'AmigoExpress, quand celui-ci a été lancé, en février 2006.

« Quand nous sommes arrivés dans le marché, Allo Stop n'avait pas de site Web, explique M. Vachon. Notre réussite les a obligés à revoir leur stratégie. »

D'ailleurs, Mme Spratt déclarait vouloir garder la « bonne vieille méthode » du service téléphonique et des points de service qui, selon elle, assurent la sécurité de tous.

« Allo Stop a maintenant son site Internet, mais il n'est pas convivial, estime M. Vachon. De plus, son service de covoiturage n'est pas centralisé. »

Comment l'idée vous est-elle venue ? Marc-Olivier Vachon préparait sa thèse en composition musicale et se doutait qu'il aurait de la difficulté à gagner sa vie dans cette discipline. Un ami, Joël Bouchard, lui a alors proposé de lancer un site Web de covoiturage. En 2004, M. Vachon abandonne ses études et commence à programmer le site qui sera lancé en février 2006, à Québec.

Quelques mois plus tard, M. Vachon déménage à Montréal et rencontre Édith Bisson, alors ingénieure junior chez Bombardier Aéronautique. En avril 2008, elle quitte son emploi chez Bombardier pour se joindre à l'entreprise de son compagnon. « C'est plus facile de faire bouger les choses chez Amigo », raconte la jeune femme de 28 ans.

Les choses se sont-elles passées comme prévu ? « J'avais prévu 20 000 membres après six mois, mais il a fallu deux ans pour atteindre cet objectif, dit M. Vachon. Si j'avais su que ce serait aussi long, je ne sais pas si je me serais lancé. »

L'avenir. Amigo, qui emploie cinq personnes à plein temps et trois à temps partiel, lancera cet été une nouvelle version de son site Web. Dans un an, ses propriétaires prévoient créer un service de covoiturage maison-travailmaison. D'ici quelques années, une expansion hors Québec est prévue.

 


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