Après la santé et la sécurité du travail, un nombre croissant d'entreprises passent à l'étape supérieure du bien-être des travailleurs. Les patrons commencent en effet à se soucier de l'alimentation de leurs employés, de leur niveau de forme, de leurs mauvaises habitudes, dont le tabagisme, de leur santé mentale, etc.
À tel point que le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) a lancé, en mars, un programme de certification de la santé en milieu de travail qui amènera les entreprises à intervenir sur l'environnement de travail, les habitudes de vie de leur personnel et l'équilibre travail-vie personnelle.
" Les experts s'entendent pour dire que chaque dollar investi dans la santé des travailleurs a des retombées allant jusqu'à cinq dollars, du fait de la baisse de la rotation du personnel, des primes à la CSST, de l'absentéisme, du présentéisme, etc. ", affirme Jean-François Lamarche, directeur général de GP2S (Groupe de promotion et de prévention en santé), qui a été créé par des gens d'affaires et qui est à l'origine de la norme Entreprise en santé, instituée par le BNQ , en février 2008.
Cette initiative n'est donc pas désintéressée. " Les coûts de la non-santé des employés peuvent représenter jusqu'à 20 % de la masse salariale d'une entreprise. De plus en plus d'employeurs comprennent qu'il est profitable de s'attaquer à ce problème ", affirme Gabrielle Thomelin, directrice des communications d'Oxygène Santé corporative, une entreprise qui offre des programmes de santé et de mieux-être axés sur la prévention, fondée, en 2004, par la kinésiologue Julie Godin.
Des gymnases d'entreprise
Mme Godin est la fi lle de Serge Godin, fondateur et président exécutif du conseil du groupe informatique CGI.
Justement, CGI fait partie des entreprises qui ont pris les devants en matière de santé. Elle met trois gymnases à la disposition de ses employés de Montréal, où des kinésiologues d'Oxygène sont présents tous les jours et d'autres spécialistes (nutritionnistes, ostéopathes, acupuncteurs, etc.), à l'occasion.
De plus, l'ergonomie des postes de travail a été entièrement revue, des conférences sont offertes sur des thèmes liés au mieux-être, un club de marche a été créé et des employés de CGI songent à organiser des activités durant les fi ns de semaine et à louer un gymnase un soir par semaine.
" Nous avons commencé par faire un bilan de santé de nos employés, nous avons évalué leurs habitudes [alimentation, stress, exercice physique, etc.] et nous avons pris des mesure en conséquence, explique Alain Brisson, vice-président, responsable du centre de service de la paie de CGI. Nos employés apprécient beaucoup qu'on se soucie de leur santé et de leur bien-être. "
À l'Île-des-Soeurs, le nouveau Campus Bell comprend lui aussi un gymnase géré par Oxygène, avec kinésiologue à demeure et la visite d'autres spécialistes. Ces services ne sont pas gratuits, mais offerts à prix avantageux : par exemple, 25 $ par mois pour s'abonner au gymnase et aux cours collectifs.
Un avantage concurrentiel
Les actuaires et conseillers en ressources humaines de Normandin Beaudry auront aussi leur programme de mieux-être adapté à leurs besoins.
" Nous recevrons prochainement les résultats du questionnaire santé que nous avons administré à nos employés. À partir de là, nous élaborerons des activités concrètes ", explique Julie Cousineau, conseillère principale en assurance collective chez Normandin Beaudry.
Mme Cousineau estime que, dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre qualifi ée, ces programmes de mieux-être représenteront un avantage concurrentiel pour attirer, mobiliser et conserver les employés.
