La surchauffe pourrait refroidir les ardeurs des promoteurs de nouveaux condos

Publié le 27/10/2012 à 00:00

La surchauffe pourrait refroidir les ardeurs des promoteurs de nouveaux condos

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Les bureaux de vente de tours de copropriétés poussent comme des champignons à Montréal. Mais certains pourraient fermer leurs portes avant la première pelletée de terre.

Même l'un des principaux promoteurs en ville le dit : «Les banquiers ont commencé à me dire d'être prudent», indique Sam Scalia, président de Samcon.

Des institutions financières ont averti le constructeur montréalais qu'elles vont resserrer davantage les conditions de financement auprès des acheteurs. Déjà, les règles d'emprunt fédérales ont ramené de 30 à 25 ans la période d'amortissement des prêts hypothécaires. «C'est sans compter que de plus en plus d'institutions financières exigent 60, voire 70 % de préventes pour financer la construction des projets. Avec de tels facteurs, c'est évident que des bureaux de vente vont fermer leurs portes», assure Sam Scalia.

En 2011 et 2012, le constructeur a tout de même enregistré deux années records. Elles se sont soldées par plus de 80 M$ de ventes, dit-il. Mais 2013 s'annonce moins payante.

Depuis 1991, Samcon a construit plus de 4 000 condos, principalement à Montréal. Le promoteur vient d'entamer la construction du Drummond, deux tours de 23 et 21 étages sur la rue du même nom, en plein centre-ville. Il a aussi commencé le Métropol, une tour de 17 étages dans le Quartier Latin.

Gilles Ouellet, président de Groupe Solutions Marketing Immobilier, croit qu'il y a suroffre de condos à Montréal. «Plusieurs promoteurs ne font que palper le marché. Ils se trempent le petit orteil pour mesurer la température de l'eau. Tant mieux pour eux si ça fonctionne», dit le consultant, qui a participé aux études de marché d'une centaine de projets immobiliers.

Heureusement, il y a peu de construction spéculative. «Si un promoteur se trompe, il sait qu'il vaut mieux perdre le million de dollars investis en marketing et bureau de vente que de vouloir construire à tout prix à ses frais», souligne Gilles Ouellet.

Qui va s'en sortir ? Les projets qui respectent la règle de base : 80 % des acheteurs doivent déjà habiter dans un rayon de 5 km. Les projets dotés d'un «concept», qui mettent en avant un cadre de vie complet, présentent aussi de meilleures chances que les tours incolores, inodores et sans saveur. Gilles Ouellet cite en exemple le projet de la Tour des Canadiens, près du Centre Bell, qui présente beaucoup plus d'avantages que les projets des trois tours voisines (L'Avenue, Roccabella et Icône).

Grâce aux taux d'intérêt au plancher et au taux de chômage relativement bas, l'effet du resserrement tarde à se faire sentir.

«La prévente de copropriétés semble maintenir les constructeurs très occupés. Mais attention, c'est une question de temps, voire de quelques mois, avant que le rythme de construction ne diminue, comme c'est présentement le cas avec le nombre de reventes au pays», avertit Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

Le condo vole la vedette... même en banlieue

Les mises en chantier ont globalement diminué depuis 2005. Pourtant la copropriété, elle, continue de briller. Elle vole même la vedette aux unifamiliales dans les banlieues entourant Montréal.

Selon les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, il s'est construit l'an dernier 6 238 condos, par rapport à 4 368 maisons unifamiliales sur le territoire des 95 municipalités qui font partie des couronnes sud et nord de Montréal.

Cette popularité s'explique en partie par les prix. «La copropriété permet actuellement aux acheteurs d'obtenir une superficie habitable similaire à celle d'une maison unifamiliale pour 25 % moins cher», fait valoir Gilles Ouellet, président de Groupe Solutions Marketing Immobilier.

Les banlieues de Montréal font aussi face au moratoire sur l'aménagement de nouveaux terrains immobiliers, qui les poussent à densifier leur développement. Et les copropriétés permettent d'alléger le coût des infrastructures, signale Gilles Ouellet.

Au pays, Statistique Canada rapporte que deux copropriétés ont été construites pour chaque unifamiliale au troisième trimestre de 2012. «Ce ratio était d'une pour une il y a cinq ans», rappelle Sébastien Lavoie, de la Banque Laurentienne.

Au Québec, où près du tiers des ménages est composé d'une seule personne, la manie du condo est bien ancrée. Près de trois copropriétés voient le jour pour chaque maison individuelle depuis le début de l'année, dit Sébastien Lavoie.

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