Système de gestion des matières résiduelles, vaisselle et ustensiles lavables, aliments provenant de producteurs locaux et redistribution des surplus alimentaires. Bienvenue à l'ère des événements écoresponsables.
En juin dernier, à Sherbrooke, la centaine de participants au Colloque québécois sur les bioplastiques compostables ont vu vert. Un nombre croissant de colloques, congrès et festivals veillent à réduire la pollution qu'ils génèrent. "On sent l'engouement pour l'organisation d'événements qui tiennent plus compte de l'environnement", note Anne-Marie Bégin, coordonnatrice du Conseil québécois des événements écoresponsables (CQEER), créé en 2008 à l'initiative du Réseau des femmes en environnement.
Les événements comme des congrès et des festivals génèrent des tonnes de déchets. On estime que le participant d'une conférence produit en moyenne 30 kg de déchets en trois jours, soit cinq fois plus que dans son quotidien. Il produirait aussi 640 kg de gaz à effet de serre, ce qui équivaut à l'émission d'une voiture moyenne pendant un mois.
L'organisation d'événements écoresponsables vise donc à laisser une moindre empreinte écologique en réduisant les impacts négatifs sur l'environnement, notamment la production de déchets et l'émission de gaz à effet de serre.
Cette approche ne poursuit pas que des buts environnementaux. "Des objectifs sociaux et économiques, comme l'achat de produits locaux, bios ou équitables, augmentent les retombées positives d'un événement", précise Mme Bégin.
Des mesures concrètes
Le CQEER a dressé une liste de plus de 175 mesures qu'un organisateur peut appliquer pour accroître l'écoresponsabilité de son événement. Ces mesures sont classées par thématiques, comme la gestion des matières résiduelles, l'alimentation, le matériel ou encore les moyens de transport.
Au Québec, le gaz à effet de serre d'un événement est surtout produit par les déplacements des participants. Les organisateurs doivent donc les sensibiliser à privilégier le transport en commun ou le covoiturage.
Les organisateurs d'événements écoresponsables auront aussi intérêt à favoriser des traiteurs qui, par exemple, se servent de vaisselle réutilisable, recyclent ou compostent leurs rebuts, redistribuent leur surplus de nourriture à des organismes de bienfaisance et offrent des produits locaux, biologiques ou équitables à proximité de l'événement.
Autre suggestion : réduire la consommation de papier en favorisant les invitations ou les inscriptions par courriel. Le programme pourrait être imprimé sur du papier recyclable et fait de matières recyclées. Évidemment, le site de l'événement devrait toujours être équipé de bacs à recycler ou à composter.
"Il ne s'agit pas d'appliquer toutes les mesures d'un coup, surtout la première fois qu'un événement écoresponsable est organisé", rassure Anne-Marie Bégin, qui prône la stratégie des petits pas. Elle suggère d'ailleurs de choisir un lieu, soit un hôtel ou un centre des congrès, déjà engagé dans des mesures de développement durable pour faciliter la tenue d'événements écoresponsables.
Une norme en gestion responsable d'événement verra le jour en 2012
Depuis trois ans, le CQEER a offert plus de 300 sessions de formation et des conférences visant à informer et à accompagner les organisateurs d'événements et les fournisseurs dans l'application de mesures écoresponsables.
L'organisme vend aussi différents outils, notamment un calculateur d'émissions de GES liées au transport des participants, un fichier de recensement pour les exigences liées aux fournisseurs ou un fichier de comptabilisation des sources d'énergie utilisées sur le lieu de l'événement.
Le CQEER a aussi contribué au développement d'une norme en gestion responsable d'événements, élaborée par le Bureau de normalisation du Québec. Une norme ISO en gestion responsable d'événement doit par ailleurs voir le jour en 2012.
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Nombre de kilos de déchets, en moyenne, que le participant d'une conférence produira en trois jours. C'est cinq fois plus que dans son quotidien.
