AbitibiBowater dans une situation financière périlleuse

Publié le 01/11/2008 à 00:00

AbitibiBowater dans une situation financière périlleuse

Publié le 01/11/2008 à 00:00

Le resserrement du crédit et la récession aux États-Unis font planer des doutes sur la capacité d'AbitibiBowater (Tor., ABH, 2,10 $) à respecter ses obligations financières.

La dette nette de la société forestière s'établit à 5,8 milliards de dollars américains (G$ US) et équivaut ainsi à 80 % de son capital.

De cette dette, une tranche de 347 millions de dollars américains (M$ US) arrivera à échéance le 1er avril 2009, une de 547 M$ US le 1er août, et 1,3 G$ US en 2010.

" Le refinancement sera très difficile et coûteux ", prévient Paul Quinn, analyste chez RBC Marchés des Capitaux. Il vient d'abaisser de 67 % son cours cible d'un an, à 2 $.

Au 30 juin, AbitibiBowater avait 340 M$ US de liquidités, ainsi qu'une marge de crédit inutilisée de 136 M$ US. Au premier semestre, la société a englouti 270 M$ US de liquidités dans l'exploitation.

En outre, la conjoncture défavorable a retardé la vente de son usine coréenne Mokpo et de territoires forestiers nord-américains. M. Quinn juge qu'AbitibiBowater pourrait être contrainte de céder sa division ontarienne de production d'énergie, un joyau dont la valeur s'établit à environ 400 M$ US.

" Cette vente équivaudrait à brûler les meubles pour chauffer la maison ", soutient-il.

Richard Kelertas, analyste chez Valeurs mobilières Dundee, a abaissé de 75 % sa cible d'un an sur le titre de la forestière, à 2,50 $. Il recommande de vendre le titre, soulignant que la demande de papier journal chute aux États-Unis.

" Si les conditions actuelles du marché du crédit persistent, AbitibiBowater aura énormément de difficulté à refinancer sa dette ", dit M. Kelertas.

Tout n'est pas noir cependant. M. Quinn souligne que le taux de change du dollar canadien est favorable. Au taux actuel de 1,25 $ US, chaque vente convertie en dollars canadiens apporte 23 % de plus de revenu à AbitibiBowater qu'au 30 juin. La société bénéficie également de la baisse de 55 % du prix du pétrole depuis juillet. De plus, M. Quinn note que les producteurs ont augmenté le prix du papier journal de 31 % depuis le début de 2008, à 765 $ US la tonne, en dépit d'une baisse de 14 % de la demande dans les quotidiens américains par rapport à 2007.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.