" Les employeurs peuvent aider les élèves à raccrocher "

Publié le 19/09/2009 à 00:00

" Les employeurs peuvent aider les élèves à raccrocher "

Publié le 19/09/2009 à 00:00

Le décrochage est un problème majeur au Québec : 28 % des moins de 20 ans ont décroché, et plus de la moitié des étudiants (55,8 %) ne terminent pas leurs études secondaires d'un coup. Quel rôle peuvent jouer les employeurs pour enrayer ce problème ?

Quand un employeur envoie un de ses représentants dans une école pour parler des métiers dont il aura besoin, il aide les élèves à envisager leur avenir, à mieux comprendre pourquoi ils doivent réussir leurs cours. Bref, il les aide à s'accrocher. C'est plus important que de les empêcher de décrocher. L'école doit s'ouvrir davantage à la communauté. Elle doit multiplier ses liens avec l'extérieur et même revoir ses pratiques pédagogiques pour être plus adaptée aux nouvelles réalités que vivent les élèves.

Appuyez-vous le plan de lutte au décrochage proposé récemment par la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne ?

Le plan d'action est bon. Mais c'est son implantation qui ne fonctionne pas. Le gouvernement ouvre des postes de répondants dans les commissions scolaires, alors que c'est dans les écoles que se trouvent les élèves. Et c'est des écoles que devraient partir les initiatives et les projets, pas des commissions scolaires. Le gouvernement, avec ce plan, ajoute un palier de bureaucratie : au lieu de développer nous-mêmes des initiatives avec la communauté, nous [les directeurs d'établissement] devrons fournir des rapports aux commissions scolaires qui auront décidé pour nous. Nous sommes déjà débordés par tous les formulaires que nous devons remplir. Est-ce qu'on ne pourrait pas nous laisser nous occuper de nos élèves ?

Vous êtes directrice d'école. Ne tentez-vous pas simplement de " tirer la couverture de votre côté " ?

C'est au niveau de l'école qu'on voit le mieux les problèmes et les besoins. Or, actuellement, quand j'ai un problème, je n'ai aucune autonomie pour le régler. Je vous donne un exemple: mes toilettes débordent. Je n'ai pas le droit d'appeler un plombier, ni d'accepter qu'un parent - qui est plombier - me les débouche gratuitement. Je dois faire appel à la commission, qui, elle, mettra quatre jours à régler mon problème. C'est ça, la bureaucratie. Or, ce n'est pas avec la bureaucratie qu'on réglera le décrochage. Le plan Courchesne s'attarde trop au processus et pas assez aux solutions.

( CV )

Nom: Chantal Longpré

Âge: 44 ans

Fonction: Présidente

Organisation: Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE)

À la tête de la FQDE depuis juillet 2008, elle a été directrice d'école pendant 10 ans. Elle a une formation en orthopédagogie, en psychopédagogie et en administration scolaire.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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