" Couche-Tard pourra faire des acquisitions à de meilleurs prix d'ici quelques mois "

Publié le 06/12/2008 à 00:00

" Couche-Tard pourra faire des acquisitions à de meilleurs prix d'ici quelques mois "

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Dynamisé par la hausse des marges sur la vente d'essence et la baisse du dollar canadien, Alimentation Couche-Tard a affiché d'excellents résultats au deuxième trimestre terminé le 12 octobre.

Le détaillant lavallois a enregistré un bénéfice net record de 97,6 millions de dollars américains et des revenus de 4,6 milliards de dollars, en hausse de 30 % par rapport à la période correspondante l'année dernière.

Certains analystes doutent cependant que ces facteurs favorables aient un effet durable sur les résultats de l'entreprise. Les Affaires a rencontré le pdg de Couche-Tard, Alain Bouchard, pour discuter des perspectives des prochains mois.

Journal Les Affaires - Vous dites depuis quelques années que les prix demandés par les cibles d'acquisition d'envergure aux États-Unis sont trop élevés. Maintenant que le ralentissement se confirme, les prix sont-ils devenus plus attrayants ?

Alain Bouchard - Tout d'abord, je tiens à dire que je suis fier de la discipline dont nous avons fait preuve au cours des dernières années.

Avec le recul, on se rend compte qu'il aurait été très dangereux pour nous d'acquérir un réseau de dépanneurs au moment de la bulle immobilière. Certains de nos rivales l'ont fait, et elles en ont souffert. Nous-mêmes avons payé plus cher que nous le désirions les magasins achetés au cours de cette période.

Cela dit, même si la bulle immobilière a éclaté, les prix des dépanneurs et des stations-services restent élevés. On commençait à voir de belles occasions cet été, mais la baisse du prix du pétrole a permis aux détaillants d'augmenter leurs marges et de profiter d'un répit temporaire.

J'ai confiance que, d'ici quelques mois, les prix demandés par les vendeurs deviendront plus raisonnables et que nous pourrons alors réaliser une acquisition si une occasion intéressante se présente.

JLA - Ciblez-vous une région en particulier pour vos prochaines acquisitions ?

A.B. - Nous aimons avoir des divisions géographiques de 400 à 450 établissements. Nous regardons les régions où nos divisions comptent moins de commerces que cela. Dans certains endroits, comme au Québec, nous en possédons plus de 700, ce qui est difficile à gérer pour un seul gestionnaire. Ailleurs, au Texas notamment, nous possédons moins de 200 établissements; il y aurait possiblement de la place pour y accroître notre présence.

JLA - Qui sont les vendeurs dans le marché actuel?

A.B. - Un certain nombre de détaillants indépendants cherchent à se retirer du marché parce qu'ils n'ont pas de relève et ne voient pas d'avenir pour leur commerce.

Par ailleurs, les pétrolières se retirent petit à petit du marché du commerce de détail. Exxon, par exemple, a annoncé qu'elle allait se départir de 2 000 points de vente d'ici quelques années. De ce nombre, il y en peut-être 1 000 qui pourraient nous intéresser. Il faudra toutefois attendre un certain temps avant qu'ils soient mis en vente.

JLA - Vous espérez réaliser des acquisitions au cours des prochains mois. Pensez-vous en réaliser une importante ?

A.B. - Ça dépend de ce que vous entendez par " importante ". Si vous parlez de plus de 100 commerces, ce n'est pas exclu, mais je serais surpris que ça se produise.

JLA - La récession frappe. Comment cela influe-t-il sur la stratégie de Couche-Tard ?

A.B. - J'avais l'habitude de dire en boutade il y a quelques années qu'il nous faudrait une grosse récession pour que nous puissions procéder à une acquisition.

Or, la récession nous force aussi à faire des économies que nous n'aurions pas cru possibles il y a quelques mois. Nous avons entrepris des initiatives très prometteuses pour réduire la consommation d'énergie de nos comptoirs de boissons gazeuses et de nos congélateurs. La façon dont nous établissons les horaires de travail est aussi revue, pour les adapter en fonction du nombre de transactions effectuées plutôt que du montant total des ventes.

Ce ne sont là que quelques exemples. Mais une chose est sûre : quand la récession sera terminée, Couche-Tard sera une entreprise en bien meilleure position.

jean-francois.cloutier@transcontinental.ca

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